Les 28 milliards de fcfa injectés dans la campagne du référendum en cours au Gabon soulèvent de vives critiques dans un pays confronté à de graves insuffisances infrastructurelles. Alors que le Gabon subit les effets destructeurs des pluies torrentielles de novembre, les fonds investis dans cette campagne politique auraient pu être utilisés à meilleur escient pour prévenir ou atténuer les conséquences des catastrophes naturelles.
L’effondrement de la route à Ayeme-Bokoué, sur le tronçon reliant Kango à Bifoun, a causé une rupture de la circulation et mis à mal l’économie locale. Ce n’est pas la première fois que des infrastructures clés s’effondrent sous les coups des intempéries. Pourtant, malgré cette récurrence, les investissements dans la résilience des infrastructures demeurent insuffisants. Les 28 milliards dépensés pour la campagne du référendum auraient largement suffi pour renforcer des infrastructures critiques, y compris la réhabilitation de routes comme celle de Kango-Bifoun, qui joue un rôle stratégique dans le commerce national.
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Gestion prudente et prioritaire des ressources publiques
Ces fonds auraient également permis de développer des solutions durables face aux défis climatologiques du Gabon, en modernisant les ouvrages de drainage ou en consolidant des routes exposées aux inondations. La gestion prudente et prioritaire des ressources publiques devient cruciale, et cet épisode met en lumière un problème de gouvernance persistant : l’incapacité à anticiper les problèmes réels des citoyens, notamment en matière d’infrastructures. Au lieu de répondre à ces besoins urgents, les autorités ont choisi de prioriser un exercice politique coûteux, laissant la population supporter le poids de décisions mal ajustées à la réalité du pays.
État des routes dégradées
Avec de telles sommes, le Gabon aurait pu mieux anticiper les dégâts liés aux intempéries, en engageant des travaux de drainage des eaux, en consolidant les routes fragiles et en mettant en place un plan de gestion des catastrophes naturelles. Au lieu de cela, le gouvernement a préféré orienter ces fonds vers une campagne politique dont l’impact reste contesté, alors que les besoins en matière de réhabilitation des infrastructures routières se font de plus en plus urgents. L’état des routes dégradées non seulement limite la mobilité, mais réduit également les opportunités économiques pour les régions enclavées.
Allocation stratégique des ressources publiques
Cet épisode met donc en lumière une question fondamentale : les priorités du gouvernement gabonais sont-elles alignées sur les besoins réels de la population ? En investissant massivement dans une campagne politique, les autorités ont négligé des secteurs vitaux pour le développement national, tels que les infrastructures, la santé ou l’éducation. Pour que le Gabon puisse faire face aux défis climatiques et économiques, il est impératif que les ressources publiques soient allouées de manière plus stratégique, avec un accent sur la modernisation des infrastructures essentielles.