L’accès à l’eau potable et à l’électricité est un besoin fondamental pour toute population. Pourtant, au Gabon, ces services essentiels sont encore loin d’être garantis pour tous. Malgré des milliards de fcfa collectés chaque année au titre de diverses taxes censées financer l’amélioration des infrastructures, les coupures d’électricité restent fréquentes, et l’eau courante demeure un luxe dans certains quartiers. En 2025, l’État impose une nouvelle contribution spéciale de 8 milliards de fcfa pour ces services, en plus des nombreuses taxes déjà existantes.
Mais cette nouvelle ponction soulève de nombreuses interrogations : comment justifier une telle contribution alors que les améliorations se font attendre ? Où va réellement cet argent ? Et surtout, combien de temps encore les consommateurs devront-ils payer pour des services qui, malgré leur coût élevé, restent largement déficients ? En 2025, les consommateurs gabonais devront s’acquitter d’une contribution spéciale pour l’eau et l’électricité de 8 milliards de fcfa.
Améliorer les infrastructures
Officiellement, cette taxe vise à améliorer les infrastructures et à garantir un meilleur accès à ces services essentiels. Mais en réalité, elle soulève de nombreuses interrogations quant à son efficacité et à l’impact sur le pouvoir d’achat des ménages. Depuis plusieurs années, le Gabon connaît des problèmes récurrents de distribution d’eau et d’électricité. À Libreville et Port-Gentil, les coupures restent fréquentes, obligeant de nombreux foyers et entreprises à investir dans des groupes électrogènes et des citernes d’eau. Pourtant, des milliards de fcfa sont collectés chaque année pour améliorer ces services, sans résultats concrets.
Cette situation alimente une frustration croissante parmi la population, qui perçoit cette taxe comme une charge supplémentaire plutôt qu’une solution aux dysfonctionnements existants. De plus, cette contribution s’ajoute à d’autres taxes similaires, formant une véritable triple imposition sur les services essentiels. À cela s’ajoutent la contribution spéciale de solidarité (25 milliards par an) et la taxe sur les ordures ménagères.
Avec une inflation qui dépasse 6%, ces prélèvements cumulés alourdissent encore davantage le coût de la vie, déjà jugé exorbitant par une grande partie des Gabonais. Le manque de transparence sur l’utilisation des fonds collectés est un autre point de friction. Où va réellement cet argent ? Quels projets ont été financés avec les contributions précédentes ? En l’absence de réponses claires, cette taxe risque d’être perçue comme une ponction supplémentaire sur les ménages, sans réelle amélioration des services en retour.