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Gabon : à contre-courant, le gouvernement acte le retour du travail manuel à l’école 

le coup de coeur

Le Conseil des ministres du jeudi 26 mars a adopté un projet de décret réinstaurant le travail manuel en milieu scolaire. Officiellement, cette mesure vise à assainir l’environnement des établissements et à inculquer des valeurs citoyennes aux élèves. Pourtant, à l’heure où de nombreux pays misent sur le développement des compétences numériques et technologiques dès le plus jeune âge, le Gabon semble prendre une direction opposée.

Partout dans le monde, les systèmes éducatifs se réforment pour préparer les élèves aux métiers de demain. Robotique, intelligence artificielle, codage et innovation numérique sont au cœur des nouvelles approches pédagogiques. Plutôt que d’encourager cette transition, le Gabon choisit de remettre au goût du jour des pratiques abandonnées ailleurs. Quel est le message envoyé aux jeunes générations ? Que leur rôle est d’entretenir eux-mêmes leurs écoles plutôt que d’être formés aux compétences du XXIe siècle ?

Quid des projets éducatifs modernes ?

Moins de deux ans après le rétablissement des bourses pour les lycéens, autre mesure phare du président de la transition, ce projet de décret s’inscrit dans une même logique de restauration d’anciennes pratiques. Mais cette approche répond-elle réellement aux besoins du système éducatif actuel ? Si l’objectif est de responsabiliser les élèves, pourquoi ne pas privilégier des projets éducatifs modernes, alliant civisme et innovation, plutôt que de les ramener à des tâches physiques qui, ailleurs, sont confiées à du personnel qualifié ?

Financement et gestion des établissements

Enfin, ce texte intervient dans un contexte particulier : les familles gabonaises doivent déjà s’acquitter d’une taxe de 7 % sur les ordures ménagères, un impôt qui aurait pu logiquement servir à assurer l’entretien des écoles. Faut-il comprendre que, malgré cette contribution, ce seront désormais les élèves eux-mêmes qui seront chargés du nettoyage des établissements ? Une question qui mérite d’être posée tant elle soulève l’enjeu plus large du financement et de la gestion des infrastructures scolaires.

Si inculquer le sens du civisme et de l’effort collectif est une démarche louable, encore faut-il que cela ne se fasse pas au détriment de la formation des élèves aux compétences de demain. Plutôt que de les occuper à des tâches manuelles, pourquoi ne pas leur apprendre à coder des applications pour gérer les déchets ou optimiser les services scolaires ? Dans un monde en pleine mutation, le système éducatif gabonais a-t-il intérêt à regarder en arrière ou à se projeter vers l’avenir ?

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