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    Gabon : Albert Ondo Ossa appelle à voter «NON» pour «rompre définitivement avec un système qui a plongé le pays dans le chaos»

    le coup de coeur

    Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle et figure emblématique de l’opposition gabonaise, a lancé un appel solennel à ses compatriotes à voter «NON» au projet de Constitution proposé par les autorités de Transition. À quelques jours du référendum constitutionnel, sa position était attendue. Au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi 14 novembre 2024, l’universitaire a dénoncé un texte qu’il juge susceptible de renforcer le «système BONGO-PDG», qu’il considère responsable de l’enlisement du Gabon dans un cycle de stagnation économique et de gouvernance autoritaire. Une alerte déjà lancée par Hervé Patrick Opiangah plus tôt dans la journée. 

    Dans une allocution précédant cette conférence, Albert Ondo Ossa a décrit ce projet constitutionnel comme une menace pour l’avenir du pays, affirmant que sa mise en place risquerait de maintenir la concentration des pouvoirs entre les mains d’une élite, au détriment des aspirations démocratiques du peuple gabonais. «Voter oui serait voter pour un pouvoir sans borne et sans fin, et prolonger un système qui a ruiné notre pays depuis 56 ans», a-t-il martelé, soulignant que cette réforme constitutionnelle ne répondait en rien aux attentes profondes de la population gabonaise, qui a exprimé son rejet du régime en place lors des événements d’août 2023.

    Un système autoritaire qui tend à se perpétuer

    Comme Hervé Patrick Opiangah, l’ancien candidat d’Alternance 2023 appelle donc à voter «NON». Pour Albert Ondo Ossa, accepter cette Constitution reviendrait à accepter un retour en arrière. Il critique une réforme qui, selon lui, ne ferait que consolider le pouvoir entre les mains de quelques-uns, dans un contexte où le Gabon a, selon lui, déjà payé un lourd tribut à un système de gouvernance opaque et centralisé, incarné par le clan Bongo. «Le peuple a rejeté ce système le 26 août 2023. Accepter ce texte, c’est revenir en arrière», a insisté l’opposant, dénonçant également la gestion des ressources naturelles, qu’il accuse de bénéficier aux intérêts privés au détriment du développement du pays.

    Dans ses déclarations, Ondo Ossa n’a pas seulement abordé la question politique. Il a aussi mis en lumière les carences dans les secteurs essentiels comme l’éducation, la santé, et les infrastructures, qu’il estime en déclin depuis plusieurs décennies. «Le Gabon mérite mieux», a-t-il répété, insistant sur l’urgence de défendre les droits économiques et sociaux des citoyens, un principe qu’il juge insuffisamment traité dans la révision proposée de la Constitution.

    Une alerte pour une transition véritable

    À l’approche du référendum, Albert Ondo Ossa considère donc, comme beaucoup, cette consultation comme un moment crucial pour l’avenir du pays. Selon lui, le véritable changement ne peut se construire sur la continuité d’un système qui, selon lui, a plongé le Gabon dans le chaos. Il appelle donc les citoyens à exercer leur devoir civique en rejetant le projet constitutionnel, afin de permettre l’émergence d’une transition véritable, fondée sur une rupture claire avec le passé. «Nous avons l’obligation de rompre définitivement avec un système qui a plongé le pays dans le chaos», a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’une réforme qui mette réellement l’accent sur les besoins et les attentes du peuple gabonais. Pour lui, cette nouvelle Constitution serait une occasion manquée de bâtir un Gabon républicain, démocratique et inclusif.

    Le soutien au «Oui» de Mike Jocktane et les divisions persistantes

    Pendant ce temps, le camp du «Oui» au projet de Constitution continue de gagner en influence, avec l’arrivée de nouvelles figures politiques comme Mike Jocktane, ancien candidat à la présidentielle et ancien directeur de campagne d’Ondo Ossa. Ce dernier a exprimé son soutien à la réforme, saluant les réformes qu’il estime nécessaires pour rendre les institutions gabonaises plus démocratiques et respectueuses des aspirations du peuple. Parmi ces réformes, il a mis en avant la limitation des mandats présidentiels, l’introduction d’une élection présidentielle à deux tours et la protection des principes intangibles de la Constitution.

    Jocktane rejoint ainsi un large groupe d’opposants comme Jean François Ndong Obiang, Alexandre Barro Chambrier et Raymond Ndong Sima, qui se sont tous ralliés à la transition menée par le Général Brice Oligui Nguema. Cependant, cette convergence en faveur du «Oui» n’inclut pas Albert Ondo Ossa, qui reste fermement opposé au projet et n’hésite pas à dénoncer ce qu’il considère comme une révision constitutionnelle qui renforcerait un système autoritaire sous une apparence réformée. 

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