Face à sa dépendance historique aux revenus pétroliers, le Gabon amorce un tournant crucial en investissant massivement dans le secteur agricole, signe d’une volonté de diversification économique. Ce dimanche 24 novembre 2024, le président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a remis une dotation importante en matériel roulant au ministère de l’Agriculture et au ministère des Travaux publics. Cette initiative vise à stimuler la production agricole nationale, à améliorer les infrastructures rurales et à renforcer la sécurité alimentaire du pays.
Avec une importation alimentaire qui dépasse encore 60 % des besoins, cette démarche marque un pas décisif vers la réduction de la dépendance extérieure du Gabon et la construction d’un modèle de développement économique plus résilient. Le secteur agricole, qui emploie une part significative de la population mais ne représente que 5% du PIB, est identifié comme l’un des piliers de la diversification. Grâce à cette dotation comprenant des engins tels que des bulldozers, des niveleuses et des camions-bennes, le ministère de l’Agriculture pourra améliorer la productivité des exploitations agricoles et encourager le développement d’une agriculture multisectorielle.
Selon le ministre Jonathan Ignoumba, cette transformation est essentielle pour valoriser le secteur agro-pastoral et offrir de nouvelles opportunités économiques, notamment pour les jeunes. En générant des emplois et des revenus, l’agriculture pourrait devenir un levier puissant pour réduire le chômage et les inégalités sociales dans le pays. Ces investissements dans l’agriculture s’accompagnent également d’un renforcement des infrastructures routières, indispensables pour connecter les zones de production aux marchés.
TP et agriculture, deux secteurs intimement liés
Le ministre des Travaux publics, Flavien Nzengui Nzoundou, a souligné que le nouveau matériel roulant permettra d’accélérer les travaux d’entretien des routes en terre. Une meilleure accessibilité des régions rurales dynamisera non seulement l’agriculture mais aussi d’autres secteurs clés comme le commerce et le transport. Cette connectivité accrue est un prérequis pour attirer des investissements privés et renforcer les chaînes de valeur agricoles, qui restent sous-développées. L’agriculture, cependant, n’est qu’un volet d’une stratégie plus vaste pour diversifier l’économie gabonaise.
La diversification économique nécessite également des réformes de gouvernance pour assurer une gestion efficace et transparente des ressources publiques et attirer les investisseurs. Avec ces initiatives, le Gabon semble enfin entamer une transition vers une économie moins dépendante des hydrocarbures. Toutefois, la réussite de cette mue repose sur plusieurs facteurs : une mise en œuvre cohérente des politiques agricoles, une gestion rigoureuse des ressources et un soutien accru aux producteurs locaux.