Dans un entretien exclusif accordé à Radio France Internationale, Alexandre Barro Chambrier, vice-président en charge du gouvernement, a formulé une promesse ambitieuse : mettre un terme aux délestages électriques et aux pénuries d’eau potable sur l’ensemble du territoire gabonais d’ici deux ans. Cette annonce intervient alors que l’insuffisance des services de base reste un point de tension majeur entre les citoyens et les pouvoirs publics.
« Nous nous donnons deux ans pour que les problèmes de délestage, les problèmes d’accession à l’eau soient résolus », a affirmé le numéro deux de l’exécutif, évoquant une série d’initiatives structurelles en cours dans les secteurs de l’énergie et de l’eau. Ces propos visent à rassurer une population souvent confrontée à des coupures intempestives, notamment dans les provinces de l’intérieur et plusieurs quartiers de Libreville, où les désagréments liés à l’eau et à l’électricité rythment le quotidien.
Mais peut-on raisonnablement espérer que de telles promesses soient tenues ? Aucun détail technique ou financier n’a été fourni sur les projets censés permettre ce basculement décisif. Les capacités actuelles de production, de stockage et de distribution restent insuffisantes, et le réseau obsolète nécessite des investissements colossaux. Quelles infrastructures seront rénovées ? Quel rôle joueront les partenaires techniques et financiers ? Et surtout, comment le gouvernement entend-il garantir l’entretien régulier de ces futurs équipements pour éviter les sempiternels retours en arrière ?
Alexandre Barro Chambrier mise sur la volonté du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour impulser une nouvelle dynamique de développement, avec pour ambition une croissance économique forte, proche des deux chiffres. Selon lui, cette croissance devrait permettre non seulement de créer des emplois, mais aussi d’en finir avec les poches de pauvreté persistantes. Toutefois, cette ambition ne pourra se concrétiser qu’en s’attaquant aussi à la gouvernance technique des opérateurs publics, régulièrement pointée du doigt pour son manque d’efficacité.
Au-delà des déclarations, la réussite d’un tel programme dépendra de la capacité de l’État à mobiliser et gérer les ressources nécessaires, dans un contexte budgétaire tendu. La transparence dans la mise en œuvre, la reddition des comptes et l’inclusion des collectivités locales dans les solutions à apporter seront essentielles. Pour l’heure, les Gabonais attendent surtout des résultats concrets, sur le terrain, dans leur quotidien.