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Gabon : décidément, les entreprises publiques n’y arrivent plus

le coup de coeur

Les récentes dérives financières des entreprises publiques gabonaises ne cessent de multiplier les scandales, mettant en lumière l’incapacité de l’État à maîtriser ses dépenses et à rationaliser la gestion de ses ressources. Le Plan d’accélération de la transformation (PAT) avait pourtant mis l’optimisation des finances publiques au cœur de ses priorités, estimant que seule une gestion rigoureuse des ressources permettrait de redresser la trajectoire des finances nationales. 

Malgré cette volonté affichée, les faits prouvent que l’objectif reste largement hors de portée. Le projet de loi de finances 2023 avait déjà alerté sur les risques budgétaires liés à une gestion inefficace des services publics personnalisés (SPP), pointant l’urgence d’une réforme en profondeur.

Malheureusement, les choix budgétaires opérés ces derniers mois montrent que la maîtrise des dépenses est loin d’être effective. Si le gouvernement avait reconnu dans son rapport que « la faiblesse des informations financières disponibles » constituait un obstacle majeur à une gestion rigoureuse des fonds publics, la situation semble ne pas s’être améliorée. 

Des dépenses injustifiées

L’incapacité à fournir des données financières fiables et précises a permis à plusieurs entreprises publiques de multiplier les dépenses injustifiées, comme l’a récemment révélé l’affaire de Gab’Oil ou avajt la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Dans ce cas, des millions de fcfa ont été alloués à des fins de campagne politique, une gestion irresponsable des ressources publiques qui soulève des questions sur la supervision des dépenses de ces entités. Dans l’autre cas, une affaire de détournements massifs de fonds et de gestion calamiteuse des ressources. La Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et la Caisse nationale de maladie et de garantie sociale (Cnamgs) ne sont pas épargnées.

LIRE AUSSI : Référendum 2024 : 46,2 millions de fcfa décaissés par Gab’Oil en frais de déplacement de son PCA ? 

L’un des principaux problèmes reste le poids des subventions publiques, qui continuent de creuser le déficit budgétaire du pays. Pour l’année budgétaire à venir, les seules subventions destinées à la restructuration des entreprises publiques sont établies à plus de 17 milliards de fcfa. Ces transferts, souvent mal ciblés et insuffisamment contrôlés, pèsent lourdement sur les finances de l’État. 

Manque de suivi et de contrôle

Bien que le gouvernement ait reconnu, dès 2023, la nécessité de mieux capter l’information financière et de renforcer la transparence budgétaire, les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes. Le manque de suivi et de contrôle sur les fonds alloués aux entreprises publiques reste un facteur majeur de gaspillage et d’inefficacité.

Les disparités dans la distribution des ressources au sein des différentes entreprises publiques sont également frappantes. Certaines bénéficient de moyens disproportionnés par rapport à leur contribution réelle à l’économie ou au bien-être des citoyens. Cette gestion déséquilibrée des fonds publics constitue un frein à l’assainissement des finances publiques et souligne l’urgence d’une réforme structurelle du système de planification et d’allocation budgétaire. Au lieu de promouvoir des politiques d’efficacité, le système actuel semble au contraire encourager l’inefficacité et la déperdition des ressources.

Nécessité de réformer

En fin de compte, les entreprises publiques gabonaises ne parviennent plus à remplir leur mission de manière transparente et efficace. Pour que l’optimisation des dépenses publiques devienne une réalité, il faudra bien plus qu’une prise de conscience des failles du système. 

Des réformes profondes, une volonté politique renforcée et des mécanismes de contrôle rigoureux sont nécessaires pour éviter que ces dérives ne deviennent la norme. Les scandales actuels, comme celui de Gab’Oil, rappellent que des actions concrètes sont urgentes pour restaurer la confiance et garantir une gestion saine des finances publiques.

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