Depuis quelques jours, une séquence vidéo virale fait trembler la toile gabonaise et secoue la sphère du football national. On y voit Didier Ovono, ancien capitaine emblématique des Panthères du Gabon, « reconnaître » que la sélection gabonaise aurait truqué un match face au Burkina Faso en 2014, lors d’une rencontre disputée à Libreville. Des propos d’une gravité inédite, qui, s’ils étaient avérés, pourraient compromettre l’intégrité sportive du pays sur la scène internationale. Mais très vite, la thèse du faux a émergé.
Une vidéo truquée, accuse Didier Ovono
Face au tollé suscité par cette prétendue confession, Didier Ovono est sorti de son silence. Dans une vidéo publiée, le joueur dément formellement avoir tenu de tels propos. Il accuse sans détour les auteurs de cette manipulation d’avoir eu recours à l’intelligence artificielle pour fabriquer de toutes pièces une fausse déclaration : « C’est une vidéo manipulée, arrangée pour qu’elle paraisse crédible. Aujourd’hui, avec l’intelligence artificielle, on peut faire dire des choses […] », a-t-il affirmé d’un ton ferme, dénonçant une tentative délibérée de nuire à sa réputation. L’ancien international, qui a contribué à plusieurs moments forts du football gabonais, s’est dit profondément choqué par l’ampleur de la polémique. Refusant catégoriquement l’étiquette de « traître » qui lui a été apposée par certains internautes, il a annoncé son intention de porter plainte contre les auteurs des faits.
Réaction ferme de la Fédération gabonaise de football
La Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT), contrainte de réagir à cette affaire devenue virale, a publié un communiqué dans lequel elle condamne fermement cette séquence qui implique un ancien cadre du vestiaire national dans des propos jugés « graves et irresponsables ». « La Fédération déplore cette sortie inappropriée, dont les motivations restent obscures, de la part d’un joueur qui a pourtant contribué à écrire l’histoire de notre sélection nationale », peut-on lire dans le communiqué diffusé sur sa page officielle. Même si cette déclaration semblait viser directement Didier Ovono, elle a surtout voulu apaiser une opinion publique en ébullition, alors que des craintes d’une éventuelle implication de la FIFA dans ce dossier.
Une alerte sur les dérives de l’IA et des réseaux sociaux
Au-delà du scandale sportif, cette affaire pose avec acuité la question de l’usage incontrôlé des technologies de synthèse vocale et vidéo. L’intelligence artificielle, notamment les deepfakes, offre désormais la possibilité de simuler avec une précision déconcertante les voix, les visages, et les intonations de personnalités publiques. Une arme redoutable entre de mauvaises mains.
Le cas Didier Ovono n’est peut-être qu’un avant-goût d’un phénomène plus vaste : celui de la désinformation numérique à grande échelle. En attendant le déroulement de cette affaire, cette polémique souligne la vulnérabilité des figures publiques face aux nouvelles formes de manipulation, mais aussi la nécessité urgente de mettre en place des régulations strictes.
Enjeux à venir
Didier Ovono, déterminé à laver son honneur, a annoncé vouloir saisir la justice et les autorités compétentes pour traquer les auteurs de cette manipulation. Il souhaite également que la législation gabonaise s’adapte aux nouveaux défis posés par les technologies émergentes.Les prochains jours seront donc cruciaux, tant pour l’ancien gardien des Panthères que pour la FEGAFOOT, qui doit préserver la réputation du football gabonais. Mais au-delà du terrain, c’est l’enjeu de la protection de l’intégrité des individus à l’ère numérique qui est posé.