Le Gabon a perdu l’une de ses figures les plus marquantes avec le décès du général Idriss Ngari, survenu le 27 mai 2025 au Maroc, à l’âge de 79 ans. Ancien haut gradé de l’armée et acteur politique de premier plan, il laisse derrière lui une carrière dense, marquée par un engagement sans faille au service de l’État.
Originaire de Ngouoni dans le Haut-Ogooué, Idriss Ngari s’est illustré dès 1968 dans les rangs de l’armée, qu’il gravit jusqu’à devenir chef d’état-major entre 1984 et 1994. Il entame ensuite une longue trajectoire gouvernementale, occupant successivement plusieurs ministères clés, notamment la Défense, l’Intérieur, les Travaux publics et la Santé. Député et vice-président de l’Assemblée nationale, il fut aussi un visage influent du Parti démocratique gabonais (PDG).
Reconnu pour sa rigueur, son sens de l’État et son attachement à la stabilité institutionnelle, il a accompagné les grandes mutations politiques du pays avec constance. Si son influence a progressivement décliné après la mort d’Omar Bongo en 2009, il demeure une figure tutélaire de la vie publique gabonaise. Son parcours incarne une certaine idée de l’autorité, du devoir et de la fidélité aux institutions républicaines.
Resté en retrait au cours des dernières années, Idriss Ngari n’en a pas moins accompagné, par son silence et sa stature, la transition politique amorcée après la chute du régime Bongo. Témoin d’une époque révolue, il incarne à la fois la permanence et l’effacement. Sa disparition scelle une page de l’histoire politique et militaire gabonaise. Elle invite à repenser les héritages et les continuités du pouvoir.