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Gabon : la BAD à son tour inquiète de la trajectoire de croissance pour 2025

le coup de coeur

Secteur pétrolier en berne, prévisions revues à la baisse : la Banque africaine de développement jette un froid sur l’économie gabonaise. Alors que le gouvernement multiplie les annonces de réformes structurelles et affiche un volontarisme économique assumé depuis la transition politique d’août 2023, la Banque africaine de développement (BAD) vient de jeter une ombre sur les perspectives économiques du pays pour 2025. Dans une mise à jour récente de ses analyses macroéconomiques, l’institution panafricaine revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour le Gabon, en raison d’une contraction persistante du secteur pétrolier.

Des signaux d’alarme

En juin 2024, la BAD tablait encore sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 2,8% en 2024 et 2,9% en 2025, portée notamment par l’expansion des activités minières (manganèse, fer), la relance de certains chantiers publics et les premières retombées attendues du Plan national de développement de la transition (PNDT). Mais entre-temps, les signaux d’alarme se sont multipliés entre recul de la production pétrolière, incidents techniques sur les sites, retards dans les investissements structurants, et tension sur les recettes publiques.

Selon le média EcoMatin, qui relaie l’analyse de la BAD, c’est désormais « en baisse constante » que s’inscrit l’activité pétrolière, au point d’avoir un impact négatif sur la croissance du PIB gabonais. Aucune nouvelle estimation chiffrée n’a encore été publiée, mais la tendance est clairement orientée à la baisse. Or, le pétrole continue de représenter plus de 30% du PIB et environ 70% des recettes d’exportation du pays, rendant l’économie nationale encore vulnérable aux moindres secousses du secteur.

La BAD appelle le gouvernement à accélérer la diversification économique

Cette révision des perspectives s’ajoute à d’autres signaux d’alerte lancés récemment, notamment par Fitch Ratings, qui évoquait fin juin un déficit budgétaire prévu de 2,5% du PIB en 2024, des arriérés de paiement représentant 2,8% du PIB et des dettes impayées aux fournisseurs nationaux estimées à 1,2% du PIB. Une conjoncture qui fait peser de fortes contraintes sur la relance promise.

À travers cette sortie prudente, la BAD appelle implicitement le gouvernement gabonais à accélérer la diversification économique, à renforcer la gestion budgétaire et à soutenir les secteurs non pétroliers. L’institution reste toutefois optimiste sur le long terme, misant sur le développement des filières agricoles, minières et énergétiques durables… à condition que les réformes soient effectivement mises en œuvre.

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