Le pari avait surpris, mais il a tenu ses promesses. En lançant en 2024 la première « Caravane touristique du Gabon », le ministère du Tourisme durable et de l’Artisanat a réuni plus de 17 000 participants sur l’ensemble du territoire, entre découvertes culturelles, circuits écotouristiques et animations locales. Le succès a poussé les autorités à pérenniser le concept lors du Conseil des ministres de ce 30 mai 2025, désormais institutionnalisé et prolongé pour une seconde édition du 15 juillet au 15 septembre 2025.
Derrière l’événement, une stratégie économique. Le gouvernement veut faire du tourisme intérieur un levier de croissance, de cohésion et d’emploi. L’an passé, l’initiative aurait généré plus de 1,2 milliard de fcfa de retombées économiques pour les hôteliers, artisans, transporteurs et restaurateurs impliqués. Cette année, l’objectif est de franchir la barre des 2 milliards, avec plus de 25000 participants attendus.
Un plan qui crée de l’emploi dans les territoires. Rien que pour 2024, la Caravane a permis de créer environ 600 emplois temporaires. Guides, logisticiens, animateurs, artistes ou encore chauffeurs… le ministère table sur plus de 1000 postes pour l’édition 2025, en ciblant prioritairement les jeunes et les femmes des zones rurales.
Un tourisme qui parle aussi d’unité nationale. Dans un pays de plus de 250 groupes ethniques, l’événement tisse des ponts entre les provinces et permet de valoriser le patrimoine gabonais auprès des Gabonais eux-mêmes. Ateliers de poterie à Mbigou, circuits dans le parc de Lopé, chants traditionnels à Makokou… le tout encadré par une caravane itinérante qui rappelle que la culture peut être une économie.
Cap sur l’horizon 2030 désormais. À travers la Caravane, le ministère inscrit son action dans un objectif plus large : porter la contribution du tourisme à 10% du PIB d’ici 2030, contre moins de 3% aujourd’hui. Un défi que le Gabon espère relever en capitalisant sur sa biodiversité, sa jeunesse… et un peu d’ingéniosité institutionnelle.