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Gabon : la prime conditionnée au RIB relance le débat sur le faible taux de bancarisation

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Le ministère de l’Économie a décidé de conditionner le versement de la Prime à la performance budgétaire (PPB) à la présentation d’un Relevé d’identité bancaire (RIB). Une note circulaire du 5 septembre 2025, signée par le Secrétaire général Guy Nazair Samba, est sans détour : « les agents n’ayant pas transmis ledit RIB à la date sus indiquée ne seront pas payés ». Cette mesure, qui vise à sécuriser et tracer les paiements, vient toutefois percuter une réalité persistante où une grande partie de la population gabonaise reste en marge du système bancaire.

Selon les dernières statistiques de la BEAC, moins de 30% des Gabonais détiennent un compte bancaire formel. Ce qui signifie que près des trois quarts des citoyens vivent encore dans une économie largement dominée par le cash. En imposant la bancarisation comme condition d’accès à la prime, l’État force donc une mutation rapide, mais qui risque d’être douloureuse pour certains agents, notamment ceux basés dans les zones rurales où les banques sont peu implantées.

L’objectif du gouvernement semble donc être de promouvoir l’inclusion financière, un levier considéré comme essentiel pour favoriser l’épargne et l’accès au crédit. Mais la contrainte imposée pourrait accentuer les inégalités, en créant une fracture entre ceux qui ont facilement accès aux services financiers et ceux qui peinent encore à franchir le pas. Dans les faits, de nombreux agents publics en attente d’intégration risquent de voir leur prime bloquée faute de démarches bancaires finalisées dans les délais.

Cette décision relance ainsi le débat sur la nécessité de renforcer l’offre bancaire dans le pays. La bancarisation ne peut progresser durablement sans un maillage territorial plus fort, des coûts de services plus accessibles et une simplification des procédures d’ouverture de compte. Faute de quoi, la mesure, censée moderniser les finances publiques, pourrait se transformer en facteur d’exclusion sociale pour une partie des agents de l’État.

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