Selon le dernier tableau de bord de l’économie, le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) s’est imposé comme le principal moteur de la croissance non pétrolière, avec une progression spectaculaire de 67% en 2024. Cette performance est liée à la relance des investissements publics dans les routes, les bâtiments administratifs et les logements sociaux, soutenue par le budget rectificatif de l’État. Le BTP a également bénéficié des chantiers d’entretien du Transgabonais et des travaux d’aménagement urbain à Libreville et Port-Gentil.
Cette dynamique s’est traduite par une forte demande de matériaux de construction (+17,7%) et par la reprise de la chimie (+8,1%). Le secteur privé a, en revanche, joué un rôle secondaire, faute de financement et de marges suffisantes. Le BTP reste largement dépendant des dépenses publiques, ce qui rend son activité vulnérable aux tensions budgétaires. La plupart des entreprises locales souffrent d’un accès limité aux crédits bancaires et de retards de paiement de l’État.
Pour 2025, la tendance devrait se poursuivre avec la poursuite des grands chantiers inscrits dans le Plan national de développement des territoires (PNDT), notamment la modernisation des axes Ndendé-Tchibanga et Makokou-Booué. Ces projets, évalués à plus de 250 milliards de fcfa, devraient consolider la croissance du secteur autour de +5% et renforcer l’intégration régionale.
Mais le BTP gabonais n’est pas sans difficultés. Il reste confronté à des problèmes structurels notables entre absence d’un code des marchés modernisé, faible capacité technique locale et dépendance aux entreprises étrangères. Pour devenir un secteur d’entraînement durable, il devra s’industrialiser, en développant la production nationale de matériaux et en améliorant la formation professionnelle.