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Gabon : les autorités tentent d’arrondir les angles avec Moody’s

le coup de coeur

Quelques semaines après la visite d’une mission du Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement gabonais a ouvert ses portes à une délégation de l’agence de notation américaine Moody’s, conduite par son vice-président. Reçue par le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, cette visite traduit la volonté des autorités de présenter une image rassurante des finances publiques, alors que le pays espère conclure prochainement un programme avec le FMI. Ce ballet diplomatique auprès des institutions financières semble orienté vers une amélioration de la perception du risque souverain du Gabon.

La rencontre a été l’occasion pour le gouvernement de présenter ses efforts en matière de stabilisation macroéconomique, de maîtrise des dépenses publiques et de mobilisation des recettes. Il a notamment été question de la production régulière de données économiques fiables, de l’évaluation du niveau réel de la dette publique, et de l’intensification des mesures de rationalisation, telles que le gel des baux administratifs ou la suspension des missions à l’étranger non statutaires. Des signaux envoyés pour rassurer les partenaires techniques et financiers sur la trajectoire budgétaire du pays.

Mais derrière cette démonstration d’engagement, certains analystes estiment que les autorités cherchent surtout à éviter une dégradation de la note souveraine du Gabon. Une mauvaise notation de Moody’s alourdirait davantage le coût du crédit sur les marchés internationaux et pourrait compromettre la conclusion d’un accord avec le FMI. En affichant des réformes ambitieuses, le gouvernement gabonais tente d’inverser une tendance marquée par des années d’opacité budgétaire, de surendettement, et de dérapages dans la gestion publique.

Or, beaucoup de ces réformes restent à confirmer dans leur application concrète. Si le discours est maîtrisé et les engagements répertoriés, les résultats sur le terrain demeurent limités, notamment en matière de réduction des dépenses courantes ou de transparence dans les marchés publics. Par ailleurs, la question de la soutenabilité de la dette intérieure et de la capacité réelle du pays à financer son développement sans recourir à de nouveaux emprunts reste en suspens.

Cette visite de Moody’s s’inscrit dans une séquence stratégique pour les autorités nouvellement élues, qui cherchent à obtenir une reconnaissance internationale de leur volonté de redressement. Mais l’agence américaine, tout comme le FMI, attendra des preuves tangibles, loin des seules annonces politiques. Le Gabon doit passer de l’intention à l’exécution, sans quoi sa crédibilité financière restera fragile.

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