Le Gabon fait face à des défis économiques significatifs, en grande partie dus à des dépenses extra-budgétaires qui mettent à mal la stabilité financière du pays. En 2025, le déficit budgétaire devrait s’élargir à 5,3 % du PIB, largement alimenté par des initiatives gouvernementales non planifiées. L’une des mesures les plus discutées est la distribution de 7 milliards de fcfa par province, effectuée par le général Oligui Nguema, pour un total de 63 milliards de fcfa. Un montant dont la clé de répartition reste inconnue au même titre que le bilan.
Cette somme, équivalente à la quasi-totalité du montant nécessaire pour boucler le budget 2025, soulève des questions sur son impact réel. Si l’objectif de ces fonds était de soutenir le développement local et de répondre aux besoins immédiats des populations, le manque de transparence dans l’utilisation de ces ressources rend difficile une évaluation précise de leur efficacité. Les rapports de la Banque mondiale et du FMI soulignent l’importance d’une gestion rigoureuse des finances publiques pour éviter les déséquilibres budgétaires.
Absence de planification
Le manque de planification et de suivi dans l’allocation de ces fonds risque de compromettre la viabilité économique du Gabon. Avec une dette publique projetée à plus de 80% du PIB d’ici 2026, le pays ne peut se permettre de telles dépenses sans un plan clair de retour sur investissement. Les institutions financières internationales ont maintes fois insisté sur la nécessité de renforcer la gouvernance financière pour prévenir les dérives budgétaires.
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Par ailleurs, ces dépenses extra-budgétaires accentuent la pression sur les ressources publiques déjà limitées. Alors que le Gabon doit mobiliser des financements importants pour rembourser une euro-obligation de 605 millions de dollars en 2025, l’utilisation non stratégique des fonds publics pourrait exacerber les tensions financières. Une gestion plus prudente et transparente est cruciale pour maintenir la confiance des investisseurs et assurer une stabilité économique à long terme.
Besoin d’évaluation
A bien des égards, les initiatives telles que la distribution des 63 milliards de fcfa par le général Oligui Nguema, bien que menées dans l’optique de répondre à des besoins urgents, devaient être évaluées dans le cadre d’une stratégie globale de gestion budgétaire, tout comme les nominations aux relents politiques dans des institutions stratégiques cruciales pour la diversification de notre économie. Sans une approche rigoureuse et transparente, ces dépenses risquent de miner les efforts de redressement économique du Gabon, laissant le pays vulnérable aux chocs financiers futurs.