La transition politique au Gabon pourrait connaître un tournant majeur dans les toutes prochaines semaines, avec l’annonce anticipée de l’élection présidentielle, qui selon toute vraisemblance est désormais prévue pour le 22 mars 2025. Selon des fuites attribuées au Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et relayées par le journal Jeune Afrique, et confirmées par plusieurs sources, ce scrutin, initialement prévu pour août, est avancé de cinq mois. Cette décision intervient dans un contexte de forte attente de la population et de la communauté internationale quant à l’avenir démocratique du pays.
Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de la transition, n’a pas encore officialisé sa candidature à cette élection, mais de nombreux signaux laissent penser qu’il devrait se porter candidat, en dépit des récriminations de nombreux acteurs politiques. D’ailleurs, de nombreux observateurs estiment que sa participation est presque acquise. Sa visite à Paris en juillet dernier avait déjà suscité des spéculations sur ses intentions politiques. Cette annonce d’une présidentielle avancée pourrait être perçue comme une stratégie pour accélérer le processus de transition et rétablir une légitimité démocratique.
Retour à l’ordre constitutionnel
L’avancement désormais probable de la date du scrutin, pourrait refléter une volonté d’Oligui de maintenir le contrôle du processus électoral tout en répondant aux pressions internes et externes. En effet, écourter la transition pourrait lui permettre de calmer les tensions sociales et de rassurer les partenaires de la transition sur l’engagement du Gabon envers un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais, cette décision soulève des questions sur la préparation du scrutin.
Les délais serrés pourraient poser des défis logistiques et organisationnels, notamment en termes de révision des listes électorales, de distribution des cartes d’électeurs et de formation des agents électoraux. Le respect de ces étapes est crucial pour garantir la transparence et la crédibilité de l’élection. L’adoption récente du projet de loi portant Code électoral au Gabon le 5 janvier 2025 suscite des interrogations non seulement parmi les citoyens, mais surtout au sein de la Cour constitutionnelle. Dieudonné Aba’a Owono, a d’ailleurs convoqué d’urgence les principaux représentants de l’Exécutif, pour éclaircir les nouvelles réformes introduites.
Alors que le pays se prépare à un scrutin crucial, la décision d’avancer l’élection présidentielle pourrait donc non seulement remodeler le paysage politique, mais aussi influencer la trajectoire du Gabon dans les années à venir. La capacité des autorités à surmonter les défis logistiques et à garantir une élection transparente sera déterminante pour l’avenir démocratique du pays. Le tout dans un climat économique incertain.