Dans un contexte marqué par une pression croissante sur le système éducatif gabonais, le ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr Hervé Ndoume Essingone, a récemment clarifié des points cruciaux concernant l’orientation des nouveaux bacheliers et l’attribution des bourses d’études. Lors d’un communiqué de presse donné le 19 septembre, le ministre a abordé les démarches à suivre tout en annonçant un renforcement du contrôle des établissements d’enseignement privés.
Cette année, le Gabon fait face à un défi considérable : accueillir 22 308 nouveaux bacheliers pour seulement 16 215 places disponibles dans les établissements publics. Cela signifie que près de 6 000 étudiants devront se tourner vers des institutions privées ou opter pour des études à l’étranger, souvent sans le soutien de bourses. Cette situation suscite des inquiétudes parmi les étudiants et leurs parents, d’autant plus que les critères d’attribution des bourses restent élevés.
L’orientation des nouveaux bacheliers est une étape critique, gérée par le Secrétariat de l’orientation scolaire, universitaire et professionnelle (Sosup). Le ministre a souligné l’importance de ce processus : « Cette procédure se déroule entre l’apprenant et un conseiller d’orientation pédagogique, afin d’identifier les aptitudes de l’apprenant dans une ou plusieurs filières de formation, que ce soit au Gabon ou à l’étranger. » Ce mécanisme vise à garantir que les compétences des étudiants correspondent aux offres de formation disponibles.
Concernant les bourses d’études, le ministère a rappelé les conditions strictes d’éligibilité, notamment l’obtention d’un baccalauréat avec une moyenne minimale de 10/20 et une limite d’âge spécifique selon les filières. Le Pr Ndoume Essingone a précisé que « L’enveloppe budgétaire allouée à l’ANBG est un facteur déterminant dans l’attribution des bourses, en particulier pour les étudiants souhaitant intégrer des établissements privés ».
En réponse aux critiques sur la qualité de certaines institutions privées, le ministre a annoncé l’évaluation imminente de ces établissements. « Nous avons pris des dispositions afin d’éviter que les bacheliers ne soient orientés vers des établissements dont la gouvernance et la qualité des enseignements sont insuffisantes », a ajouté le ministre. Cette évaluation, prévue pour la rentrée universitaire 2024-2025, s’inscrit dans un projet plus large visant à élaborer un Plan de l’enseignement supérieur privé au Gabon.
Jusqu’à maintenant, 64 établissements privés ont bénéficié d’une régularisation administrative leur permettant d’accueillir des étudiants avec l’accréditation nécessaire. Le ministre a encouragé les étudiants et leurs parents à privilégier les institutions reconnues. « Le gouvernement de la Transition a déjà amorcé des efforts dans ce sens, avec des projets de décret adoptés en janvier dernier », a indiqué le Pr Hervé Ndoume Essingone.
Le ministère de l’Enseignement supérieur s’emploie donc à adresser les préoccupations des étudiants tout en garantissant une orientation efficace et des bourses équitables, dans l’espoir d’améliorer l’ensemble du paysage éducatif au Gabon.
