Face à la dégradation progressive des espaces publics, la municipalité de Libreville engage une vaste campagne pour restaurer la propreté et l’ordre dans la capitale. Sous la conduite du Délégué Spécial Adrien Nguema Mba, cette initiative ambitieuse vise à mettre fin aux pratiques qui perturbent la circulation, encombrent les rues et dégradent le cadre de vie. Un délai strict de deux semaines (15 jours ) est fixé aux occupants illégaux pour libérer les lieux ou régulariser leur situation, sous peine de sanctions sévères.
Un cadre légal clair pour réaffirmer l’autorité municipale
Cette opération s’appuie sur des textes fondamentaux tels que « la loi organique n°001/2014 portant sur la décentralisation, et l’ordonnance n°6/2012 relative à la planification urbaine ». Grâce à ces dispositions, la mairie entend lutter contre toutes formes d’installations non conformes : stands improvisés en bordure de chaussée, constructions bâties sans permis, emplacements utilisés sans autorisation officielle, ou encore véhicules hors d’usage abandonnés sur la voie publique. La commune promet une lutte sans merci aux auteurs du désordre urbain avec des mesures allant jusqu’à « des poursuites judiciaires » en cas de non-respect des délais fixés par la municipalité.
L’appel à l’engagement des citoyens pour un mieux-vivre commun
Plus qu’une simple opération de nettoyage, ce projet souhaite fédérer la population autour d’un objectif commun : redonner à Libreville son éclat et sa fonctionnalité. Le Délégué Spécial insiste sur le fait que la responsabilité de la propreté ne repose pas uniquement sur les services municipaux, mais sur chaque habitant. Il encourage « une prise de conscience collective » afin que l’entretien de la ville devienne un effort partagé. Cette démarche s’inscrit dans une vision d’avenir où Libreville, débarrassée des désordres actuels, pourra offrir un cadre de vie plus agréable, sûr et attractif.
Déjà expérimenté, un défi de taille pour une transformation durable
Toutefois, cette nouvelle offensive contre le désordre urbain est accueillie avec prudence par certains habitants. Ils rappellent que des initiatives similaires ont souvent été lancées dans le passé sans qu’un réel changement durable ne s’installe. La peur d’une intervention brutale, sans préparation ni dialogue, est encore présente. De nombreux petits commerçants et acteurs informels expriment leur inquiétude face à l’absence de solutions alternatives pour poursuivre leurs activités. Pour que cette campagne ne soit pas qu’un coup d’épée dans l’eau, il faudra conjuguer fermeté et concertation, afin de bâtir un projet urbain inclusif et pérenne.
