Dans une déclaration rendue publique ce mardi 28 janvier, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) appelle au retour de son leader politique Hervé Patrick Opiangah accusé dans une affaire de mœurs. Homme d’affaires influent dans le tissu économique local et leader politique de premier plan, son absence prolongée du territoire national depuis plusieurs mois déjà commence à laisser des traces visibles dans son parti et sur l’ensemble de son empire économique bâti, plongeant ainsi de nombreuses familles dans un foisonnement d’interrogations sans réponse. L’UDIS, à travers la voix de son secrétaire permanent Amorissani Lays Cynthia, jugeant cette situation intenable, dénonce un acharnement et plaide pour le retour de son Leader, exhortant les autorités de la Transition à revoir les contours de cette affaire qui défraie la chronique.
Un soutien prononcé de l’UDIS
Depuis la convocation de Hervé Patrick Opiangah cité dans une affaire de “viol et d’inceste”, l’UDIS n’a cessé de plaider l’innocence de son Leader. À travers de nombreuses déclarations, son état-major politique conteste de façon véhémente, les accusations portées contre le président de leur parti arguant qu’elle dépasse le simple cadre d’une enquête ordinaire de mœurs. Déjà, le 13 décembre 2024, le parti s’était lui-même fendu d’un communiqué public jugeant arbitraires les méthodes utilisées lors de l’interpellation faite au domicile de l’accusé dans la nuit du 20 novembre 2024. « Le traitement très grave réservé à la famille de Monsieur Hervé Patrick OPIANGAH et à certains de ses employés a fini par nous convaincre qu’il a purement et simplement fait l’objet d’un attentat politique dont l’origine se trouve essentiellement dans la liberté exercée par notre parti en appelant à voter NON au référendum constitutionnel du 16 novembre 2024․ C’est ici et maintenant la démocratie qui est en danger« , a déclaré Amorissani Lays Cynthia, secrétaire permanent de l’UDIS.

Depuis, l’affaire a pris une autre tournure et les autorités actuelles restées silencieuses jusque-là, ne donnent aucune indication positive à l’évolution de cette affaire. En attendant, les joutes électorales prévues pour se tenir le 12 avril 2025, approchent à grand pas et en l’absence du dirigeant du parti, les adhérents, sympathisants et les militants de cette entité politique, commencent à douter et le temps s’étiole en leur défaveur avec pour conséquence ; la désagrégation de la vision idéologique portée par le dirigeant de l’UDIS en absence prolongée hors du territoire, la perte de l’influence dans la sphère politique.
Devant cette situation, le parti d’Hervé Patrick Opiangah entend accentuer la pression pour obtenir des dirigeants actuels du Gabon la « manifestation de la vérité » et faciliter le retour du fondateur de leur parti. Pour l’heure, le parti réitère son soutien sans réserve à son président : « quant à vous, Monsieur Hervé Patrick Opiangah, Président, sachez que, où que vous soyez, votre parti salue votre courage et surtout la résilience d’un homme d’État qui vous permet de surmonter une humiliation de plus, vous qui savez autant que plusieurs de vos compatriotes, la brutalité intolérable de l’injustice », a déclaré Amorissani Lays Cynthia, au siège de l’UDIS, sis à Derrière la Pédiatrie à Owendo.
Affaire HPO : un “attentat politique” ?
C’est l’aboutissement du raisonnement de son entourage politique qui ne comprend pas le traitement réservé à leur proche dans cette affaire. Après avoir mentionné à plusieurs reprises qu’Hervé Patrick Opiangah serait victime des manipulations orchestrées suite à son opposition au vote du «Oui» à la nouvelle constitution du 16 novembre 2024, l’UDIS présente cette situation comme un déni de l’État de droit, notion plusieurs fois mentionné dans son discours en pointant le système judiciaire qui foule au pied le respect des dispositions internationales en la matière.

L’UDIS appelle donc les communautés nationale et internationale à suivre avec un regard objectif et pointilleux, le déroulement des ennuis judiciaires de leur mentor, qu’ils estiment lésé par la tournure de cette affaire. Est-ce réellement pour une affaire de mœurs que le natif de Mounana est soumis à la vindicte du système judiciaire ou est-ce plutôt pour son choix politique contre le vote de la constitution gabonaise actuel, qu’il fait les frais de cette cabale depuis plusieurs mois et qui l’oblige à un exil forcé ? L’UDIS dénonce des entraves à la liberté d’expression et le consentement au libre choix. Le parti se dit profondément préoccupée : « le traitement très grave réservé à la famille de Monsieur Hervé Patrick Opiangah et à certains de ses employés a fini par nous convaincre qu’il a purement et simplement fait l’objet d’un attentat politique […], la démocratie est en danger », s’insurge le secrétaire permanent.
Ce feuilleton n’a pas qu’une incidence politique mais aussi sociale. Nombreuses de ses entreprises se trouvent dans l’incertitude et leurs employés précarisés par le statu quo de la situation plongeant des centaines de familles dans une souffrance inhumaine. Nous y reviendrons.