L’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) durcit le ton dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah. Lors d’une nouvelle déclaration publique, jeudi 27 mars dernier, le parti a dénoncé l’inaction des autorités de la Transition face à ce qu’il considère comme une injustice flagrante. L’UDIS maintient que son président est victime d’une machination politico-judiciaire et insiste sur l’absence de plainte, de victime et d’infraction justifiant son exil forcé. Loin de faiblir, le parti entend multiplier les actions pour obtenir son retour et la réouverture des entreprises de la holding HPO & Associés, dont la fermeture impacte plusieurs milliers d’employés.
Dans cette déclaration, le parti a exprimé sa gratitude à la France, qui a reçu ses cadres à l’ambassade à Libreville, marquant ainsi un tournant diplomatique dans cette affaire. Selon l’UDIS, cette audience a permis de présenter des preuves matérielles des irrégularités entourant le dossier et de rappeler les principes de liberté et de justice qui seraient bafoués. En parallèle, le parti regrette le silence des autorités gabonaises, notamment du ministère de l’Intérieur, qui n’a toujours pas répondu à sa demande d’autorisation pour des manifestations pacifiques. Une absence de réaction que l’UDIS interprète comme une forme de censure déguisée.
7 000 Gabonais en chômage technique depuis 4 mois
Sur le plan économique et social, l’UDIS alerte sur les conséquences dramatiques de la fermeture de HPO & Associés. Plus de 7 000 emplois sont directement ou indirectement menacés, selon le parti, qui s’étonne du paradoxe entre les engagements du président de la Transition et l’inaction face à une crise sociale grandissante. « Comment concevoir que des milliers de Gabonais soient au chômage du fait de cette affaire, alors que l’emploi est censé être une priorité ? » s’interroge l’UDIS. Pour le parti, la réouverture de ces entreprises est un impératif national, au-delà même de la seule situation d’Hervé Patrick Opiangah.
À Mounana, fief d’Opiangah, la tension monte également. 1 500 habitants se sont mobilisés pour exiger son retour et dénoncer une marginalisation politique et économique de leur localité. L’UDIS capitalise sur cet élan populaire et appelle les autorités à prendre la mesure du mécontentement grandissant. Par ailleurs, le parti prévient qu’il n’hésitera pas à exercer son droit constitutionnel à manifester, considérant que le régime déclaratif prime sur toute tentative de blocage administratif.
Une fois de plus l’UDIS interpelle directement le président de la Transition, lui demandant de sortir de son « silence inquiétant ». Citant Nelson Mandela et Desmond Tutu, le parti l’appelle à choisir la justice et la réconciliation plutôt que la confrontation. Selon lui, le Gabon ne peut construire son avenir sur l’exclusion et l’arbitraire. Rappelant que l’histoire est « têtue », l’UDIS place désormais cette affaire comme un test de crédibilité pour le régime en place, à quelques semaines de l’élection présidentielle du 12 avril 2025.