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Gabon : l’urgence d’un choc de gouvernance pour rassurer les investisseurs

le coup de coeur

Depuis début 2024, plusieurs pays d’Afrique subsaharienne ont regagné la confiance des marchés grâce à des réformes de gouvernance et une gestion plus transparente des finances publiques. Le FMI cite notamment le Nigeria et le Ghana parmi ceux ayant bénéficié de relèvements de leur notation souveraine. À l’inverse, le Gabon figure avec le Mozambique et le Sénégal parmi les pays ayant vu leur note dégradée. Une alerte sévère, à l’heure où l’accès au financement devient plus coûteux et plus sélectif.

Malgré une stabilité politique relative post-transition, les incertitudes liées à la gestion des finances publiques demeurent. L’absence de clarté sur certaines dépenses comme les baux administratifs ou les subventions ciblées, et les retards dans la mise en œuvre des réformes fiscales, créent un climat de prudence chez les bailleurs. Le Gabon, pourtant revenu sur les marchés avec une émission d’euro-obligations en 2025, n’a pas réussi à enrayer les doutes sur la soutenabilité de sa trajectoire financière.

Le coût de cette défiance est direct : taux d’intérêt plus élevés, accès restreint aux financements concessionnels, et effet d’éviction pour les crédits au secteur privé. Or, dans une économie déjà concentrée autour du secteur public, ces tensions accentuent les inégalités et freinent la création de valeur. La réforme de la gouvernance devient donc un levier indispensable non seulement pour rassurer les investisseurs, mais aussi pour relancer la dynamique économique interne.

Henri-Claude Oyima, fort de sa carrière dans le secteur bancaire, est attendu sur ce terrain. Il devra restaurer la crédibilité des comptes publics, améliorer la qualité des rapports budgétaires et assainir la commande publique. La lutte contre la corruption, notamment dans les marchés publics et les régies financières, sera un test majeur. Sans rupture nette sur ce plan, les signaux de défiance risquent de persister, même en présence d’ajustements macroéconomiques.

Rassurer les marchés ne relève pas uniquement d’un exercice de communication. C’est également la cohérence et la prévisibilité de l’action publique qui comptent. Pour le Gabon, la gouvernance économique ne semble plus être une option, mais une condition sine qua non d’accès à la relance et à la souveraineté financière.

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