spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon : mise en garde contre la récupération politicienne du référendum et l’«usage» inapproprié de l’image du président

le coup de coeur

En fin de semaine dernière, le Chargé de la communication  du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI)  s’est prêté à l’exercice habituel de lecture de communiqués dans la cour de la présidence de la République. Seulement,  le communiqué N°067 a été ponctué de sérieuses mises en garde contre la récupération politicienne du référendum et l’«usage» inapproprié de l’image du président de la Transition à des fins non autorisées par le contexte actuel du pays. 

Alors que le Conseiller spécial du président de la Transition, Télésphore Obame Ngomo, n’y voyait vraiment pas d’inconvénient dans le soutien que le Parti démocratique gabonais (PDG) exprimait au CTRI, dans l’une de ses rares sorties médiatiques, s’est fait  taper sur les doigts par le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi du haut de la cour du palais Rénovation. En témoigne le communiqué N°067 qui met en relief le rejet de toute forme d’organisation de soutiens apportés au Chef de l’État actuel par des groupements politiques ou des tiers ou des associations diverses.

Pour lui, la perche tendue par les acteurs précités ne concordent pas avec le contexte du moment et doit impérativement s’arrêter au risque de basculer dans une confusion de rôle et de genre. Il affirme sans sourciller  que la charrue n’est pas à mettre avant les bœufs : « (…) Le CTRI constate pour le déplorer l’activisme de certaines formations politiques et associations de tous genres affirmant soutenir le CTRI utilisant à tort et à travers l’ image du Chef de l’État ou appelant à voter le « oui» alors même que la campagne référendaire n’est pas ouverte», explique t-il. Cette déclaration est tout de même objective au vu de la forte proportion à politiser la campagne du référendum du 16 novembre prochain. Des vieilles habitudes qui programment le citoyen gabonais à l’obéissance et à la pratique de ce qu’il ne comprend pas. Il est clair que ce communiqué est un supplément d’âme pour les populations gabonaises qui ne comprenaient plus les agissements de certaines entités politiques dans un contexte de refonte institutionnelle.

La continuité du « kounabelisme » pour combler le vide communicationnel du CTRI ?

Les populations s’en inquiètent au fil des jours. L’armée au pouvoir est certes la grande muette par principe mais pas par devoir d’informer la nation sur l’évolution du processus de la Transition. La nature ayant horreur du vide, personne ne s’étonne de l’afflux démesuré des mentions de soutiens inadéquats apportés aux militaires. D’après plusieurs personnes rencontrées, le silence des militaires au pouvoir est peut être «consentant» sauf que cette forte tendance laisse penser que la scène politique gabonaise est devenue le réceptacle de la couardise intellectuelle, un bol de salade «Salad bowl» dans laquelle toutes les entités sociales se livrent à la guerre du salut est personnel.

Le CTRI a laissé prospérer l’innommable pendant tant de temps sans mot dire. Entre-temps, les mauvaises herbes ont poussé sur les parvis de la scène politique. Il faudra du temps car la roublardise de certaines d’entre elles ne se limitera pas aux simples mises en garde des militaires. Néanmoins ces rappel à l’ordre ont le mérite de calmer le jeu des égoïsmes tendancieux : «le CTRI tient à rappeler que l’image du Chef de l’État, symbole de l’unité nationale ne saurait être utilisée à des fins politiciennes», explique le porte-parole  du CTRI.

Le CTRI évoque le choix de la rationalité lors du référendum

Les Gabonais seront libres de voter le «oui» ou le «non» en exerçant pleinement leur liberté de conscience. L’avenir du pays et la transmission de cet héritage commun en bonne et due forme aux prochaines générations ne s’apparente pas à un simple exercice du droit, mais c’est bien plus que ça. C’est les fondements d’une nouvelle République dans laquelle vivront des générations entières. Le CTRI, l’institution militaire arrivée au pouvoir pour poser les fondations de ce nouvel ordre républicain consent au devoir de répondre à son obligation de responsabilité vis-à-vis de l’histoire commune.

C’est pourquoi le Chargé de la communication adopte un ton ferme face aux dérives observées actuellement. Pour lui : «A la veille d’un référendum qui doit permettre la plus large expression, en vue de décider de notre avenir commun, le CTRI appelle tous les Gabonais à faire preuve d’humilité, de tempérance et de responsabilité en s’engageant dans un véritable débat démocratique», dit-il. Autrement, les divergences ne doivent pas aboutir sur les positions de scissions et de ruptures, car la démocratie participative se construit sur les contradictions objectives. 

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles