Brice Clotaire Oligui Nguema s’est entretenu avec quelques têtes d’affiche des opposants  au projet constitutionnel lors du référendum constitutionnel organisé par les autorités de la Transition le 16 Novembre, au palais de la Présidence de la République, ce jeudi 5 décembre. Objectif, maintenir le dialogue entre les acteurs politiques qui ont rythmé les échanges lors de la campagne référendaire qui a permis d’adopter la nouvelle constitution. L’initiative du président de la Transition vise à faire des divergences d’opinion, un avantage démocratique pour le Gabon qui est sur le point de vivre des échéances importantes au cours de l’année 2025. 

Des discussions jaillit la lumière

De l’aveu de Charles Monnard, “la contradiction permet de mettre en lumière, des disjonctions  utiles à l’évolution humaine”. Elle permet de révéler les intérêts de chacune des composantes sociales, dans le débat public, que ça soit en matière de gouvernance publique où même des décisions relatives à l’intérêt commun. Autrement dit, la démocratie se nourrit de profondes contradictions et ses oppositions constituent un élément crucial de la vitalité du débat entre les acteurs d’une société en constante recherche d’évolution. La campagne référendaire qui s’est achevée le 16 novembre a illustré parfaitement cette réalité de la vitalité démocratique entre les partisans du «oui» et ceux du «non» au Gabon.

En dépit de leur visibilité réduite et d’une organisation non soutenue par les finances publiques contrairement au “oui”, les acteurs du «non», à l’instar de ceux reçu par l’actuel Chef de l’État, ont contribué à révéler ce qu’ils ont  jugé  comme zones d’ombres du Projet constitutionnel. Cette rencontre au palais hier intervient dans un contexte post-référendum marqué par un appel de pied d’Oligui Nguema vis-à-vis de toutes les forces vives de la nation autour des valeurs républicaines essentielles à l’unité du pays. Des valeurs qu’il a défendu lors de son  discours à la nation allocution télévisuelle : « À nos compatriotes qui ont porté une voix différente durant cette campagne, votre voix a été entendue, vos préoccupations ont été notées, et elles continueront d’enrichir notre Dialogue national. L’heure est maintenant au rassemblement autour de valeurs qui nous unissent : l’amour de la patrie, le travail, la solidarité, la justice et la paix», s’est livré le président de la transition pour perpétuer le message relatif à l’unité nationale.

Une rencontre aux allures de «Fair-play»  républicain 

Adversaire d’un temps, mais pas ennemis, c’est l’essence portée par  les personnalités qui ont répondu à l’appel. Albert Ondo Ossa, Ulrich Malekou, Marcel Libama, Jean Valentin Leyama et Jean Rémi Yama, tous farouches opposants au nouveau texte de loi, ont su taire cet épisode référendaire pour répondre à l’appel de la République et  discuter avec le Chef de l’État qui, dans son discours la veille, a donné des gages importants de son engagement à prêter une oreille attentive à leur perception de la gouvernance politique.

Cela est, une fois de plus, un marqueur de démocratisation auquel aspirent les chantres de la liberté d’opinion. Car les divergences d’opinions n’essentialisant  pas l’être, pas plus qu’elles ne condamnent à la damnation. Nul doute que l’importance de cet acte et son impact donneront naissance à la substance particulière de la nouvelle dynamique démocratique portée par le Chef des militaires au pouvoir.

Vers un climat politique rassurant ? 

Cette rencontre entre les acteurs du «non» et le président de la Transition illustre cette possibilité de voir le pays évoluer en dépit des débats contradictoires. Le dialogue conçu pour être un vecteur important de la communication permet d’élaguer les divergences factuelles dans une confiance mutuelle. Selon Oligui Nguema : « c’est dans l’harmonie de nos différences et la force de notre unité que nous façonnerons un Gabon nouveau, plus fort et plus prospère», dit-il. Les élections qui arrivent seront certainement cette  occasion d’affirmer que le positionnement politique d’une personne ne lui enlève pas le mérite de participer au débat public et que le Gabon préserve son indivisibilité en dépit du contexte et des enjeux.