Le retrait partiel de Panoro Energy du Gabon, avec une réduction de deux tiers de ses investissements prévus en 2025, marque un tournant pour l’industrie pétrolière nationale. De près de 100 millions de dollars en 2024, les engagements du groupe britannique tomberont à environ 35 millions de dollars en 2025. Cette baisse radicale s’inscrit dans une logique d’optimisation des rendements dans un environnement mondial marqué par la volatilité des prix du brut.
Ce choix n’est pas sans conséquences pour l’économie gabonaise. Le secteur pétrolier, encore pilier de la croissance nationale, pourrait pâtir d’un ralentissement de l’activité sur les sites opérés ou codétenus par Panoro. Les PME locales spécialisées dans les services pétroliers risquent de voir leurs carnets de commandes se réduire, avec un impact direct sur l’emploi et la fiscalité.
Panoro justifie ce repositionnement par la nécessité de se concentrer sur des actifs jugés plus rentables, notamment en Guinée équatoriale, où la société vient d’acquérir une participation majoritaire dans le bloc EG-23. Le Gabon, bien qu’encore riche en ressources, ne semble plus être une priorité immédiate dans la stratégie de croissance de l’entreprise.
Pour Libreville, cette décision est un signal d’alerte. La compétitivité du climat des affaires, les lourdeurs administratives et la stabilité du cadre réglementaire devront être examinés avec sérieux si le pays veut continuer d’attirer et retenir les opérateurs énergétiques de taille moyenne, souvent plus flexibles que les majors.
Le gouvernement gabonais devra donc accélérer les réformes du secteur, améliorer la lisibilité du Code des hydrocarbures, et mettre en œuvre des incitations ciblées afin de relancer l’investissement privé. La transition énergétique mondiale impose en parallèle de réfléchir à une diversification plus active de l’économie.