Le quatrième trimestre 2024 a été marqué par une chute spectaculaire de la production de manganèse, avec un recul de 29,3% en glissement trimestriel. Cette baisse est principalement liée à un arrêt temporaire des opérations dans la mine de Moanda, exploitée par la Comilog, dû à un retournement brutal du marché chinois. Cette interruption de trois semaines visait à réguler les stocks disponibles, face à une demande internationale en chute libre, notamment pour les minerais à haute teneur.
En glissement annuel, l’indice de production de manganèse chute de 42,2%, reflétant la forte volatilité à laquelle est confronté ce segment extractif. L’impact sur les recettes d’exportation a été significatif, d’autant plus que le manganèse représente historiquement l’un des produits miniers phares du Gabon, avec plus de 5 millions de tonnes exportées en année normale.
La crise de la demande en Chine, premier acheteur mondial, est liée à la crise structurelle dans le secteur immobilier et à la baisse de la production d’acier. En conséquence, plusieurs opérateurs ont réévalué leurs perspectives et réduit leur cadence, ce qui a entraîné des répercussions à travers toute la chaîne logistique, notamment sur le transport ferroviaire et maritime.
Sur l’année 2024, la production cumulée de manganèse s’est contractée de 5,8%, une contre-performance qui interroge sur la nécessité de diversifier les débouchés commerciaux du Gabon. Certains analystes préconisent d’orienter une partie des ventes vers d’autres marchés, notamment l’Inde, la Corée du Sud ou l’Europe, tout en encourageant la transformation locale du minerai.
Dans cette perspective, les autorités pourraient renforcer les incitations fiscales pour les projets de transformation industrielle du manganèse sur le sol gabonais. Une telle orientation stratégique permettrait de réduire la vulnérabilité du secteur face aux aléas extérieurs.