La taxe verte instaurée par le PLF 2026 frappe désormais les ménages au même titre que les entreprises. Chaque facture d’électricité portera une contribution environnementale de 9%, censée financer le Fonds national de salubrité urbaine. Pour un foyer consommant 40000 fcfa d’électricité par mois, cela représente 3600 fcfa de charge supplémentaire.
Le gouvernement espère récolter plus de 25 milliards de fcfa grâce à ce prélèvement. L’argent servira à financer la collecte des déchets, le curage des caniveaux et l’assainissement des grandes villes. Sur le papier, l’idée séduit : faire payer la pollution pour mieux gérer le cadre de vie.
Mais dans la pratique, la taxe verte pèse d’abord sur les foyers urbains de classe moyenne, ceux qui consomment le plus d’énergie. Les ménages modestes, souvent non raccordés au réseau, resteront peu concernés. Pour ces contribuables solvables, la facture énergétique cumulée (électricité, gaz, carburant) pourrait grimper de 8% à 10% sur l’année 2026.
La mesure s’ajoute à d’autres hausses discrètes : TVA sur les lubrifiants, accises sur les véhicules, fiscalité sur les cosmétiques. Chacune prise isolément semble bénigne, mais ensemble elles rognent progressivement le budget des foyers urbains, déjà fragilisé par la stagnation salariale. L’écologie a un prix, et c’est la classe moyenne qui le paie. Si la taxe verte est un pas vers la transition, elle pose une question simple : comment parler de durabilité quand le quotidien devient de plus en plus coûteux ?








