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Gabon : relance économique, fleuron national, expansion régionale… Pizolub, que de promesses !

le coup de coeur

Ce 27 juin 2025 à Libreville, la direction générale de Pizolub a tenu à remettre les pendules à l’heure. Accusée de naviguer en eaux troubles financières, la société nationale spécialisée dans la formulation de lubrifiants affirme au contraire entamer un véritable virage. Lors d’un Conseil d’administration, Hans Landry Ivala, directeur général, a présenté les grandes lignes d’un redressement en cours, évoquant un retour prochain à des capitaux propres positifs, soutenu par l’entrée de Gabon Oil Company (GOC) à hauteur de 71,20% du capital, depuis le 18 avril 2025. De quoi faire taire les rumeurs persistantes de faillite ? Rien n’est moins sûr. 

Une recapitalisation progressive

La première bouffée d’oxygène est venue de la recapitalisation progressive entamée en 2023, dont les effets ont commencé à se faire sentir en 2024. Selon la direction, 13 mois d’arriérés de salaires ont été soldés et les dettes sociales sont en voie de régularisation. Parallèlement, l’État a annulé 12 milliards de fcfa de dettes fiscales et douanières, converti certaines créances en capital, et renforcé l’action de Pizolub à travers un arrêté ministériel signé le 26 mars 2025 qui encadre désormais les conditions d’importation et de commercialisation des lubrifiants. Un signal entre force et faiblesse. 

En effet, le plus grand chantier de Pizolub reste industriel. L’objectif déclaré est de remonter à 10000 tonnes de production annuelle à court terme, contre moins de 3 000 tonnes ces dernières années. Avec une capacité technique de 24000 tonnes par an et un positionnement stratégique comme seul site de formulation de lubrifiants homologué dans l’espace CEEAC, Pizolub vise une reconquête du marché local… et une percée sous-régionale. Pour y parvenir, il faut des financements, et une banque de premier plan s’apprêterait à accorder un prêt d’investissement dès juillet 2025, afin de soutenir la modernisation des installations et la relance de la production.

Un audit à blanc programmé

Ce rebond annoncé ne serait toutefois crédible sans une amélioration de la qualité. Un audit à blanc est programmé pour août en vue de récupérer les certifications ISO 9001 (qualité) et ISO 14001 (environnement), avec l’accompagnement de la Direction générale de l’environnement. À en croire Hans Ivala, « les salariés sont aujourd’hui plus sereins, les fournisseurs sont remboursés, et la confiance revient ». Une trajectoire que la direction relie directement au soutien du président, Brice Clotaire Oligui Nguema, présenté comme le garant politique de cette renaissance industrielle.

Mais reste une question de fond : les promesses seront-elles tenues ? Si la trajectoire semble encourageante, rien n’est encore acquis. Le poids de la dette, la volatilité du marché pétrolier régional et la lente reconstruction de la confiance des partenaires privés restent des obstacles majeurs. Pizolub n’est pas encore redevenue un fleuron, mais la société tente de le redevenir. En 2026, les chiffres diront si le retour au vert était durable ou simplement politique, et surtout s’il faille conserver une entité qui ne sert que de variable de nomination depuis trop longtemps. 

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