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Gabon: surendetté, l’Etat aurait contracté un nouvel emprunt de plus de 3200 milliards pour financer le PNDT

le coup de coeur

Endetté à hauteur de plus de 7000 milliards de fcfa à fin décembre 2023 et probablement à hauteur de 8000 milliards de fcfa d’ici la fin de cette année, l’Etat gabonais via son gouvernement de Transition, aurait selon plusieurs sources, contracté un nouvel emprunt colossal pour financer son Plan de développement pour la transition (PNDT). Il s’agirait d’un montant de plus de 3200 milliards de fcfa, souscrit par le biais d’une levée de fonds réalisée par l’entremise de la fintech Yunus SA. Une entité récemment nommée « Groupe Développeur pour le Gabon ».

Toute la presse économique sous-régionale semble unanime. La Fintech Yunus SA, « Groupe Développeur pour le Gabon » aurait effectué une levée de fonds pour le compte du gouvernement. Avec pour objectif de financer le plan national de développement pour la transition (PNDT) et ses 320 projets, ces 3200 milliards de fcfa obtenus auprès d’une holding financière privée dont l’identité n’a pas été révélée, mais qui serait enregistrée à la Securities & Exchange Commission (SEC) aux Philippines avec un actionnariat majoritairement anglo-philippin comme le soulignent nos confrères d’Eco Matin, un nouveau gouffre financier pour l’exécutif gabonais déjà endetté. Contacté par notre rédaction, le ministère de L’Economie et des Participations n’a pas tenu à faire de commentaires.

Qui s’inquiétera du niveau d’endettement de la Transition?

La question que de nombreux Gabonais se posent aujourd’hui est de savoir si l’ivresse du pouvoir aurait-elle fait perdre la réalité au grand économiste Mays Mouissi. Ce compatriote qui, au “prime” de son statut d’activiste économique, accordait avec assurance une interview exclusive à nos confrères de Direct Info le 4 août 2020,  en mettant en garde le ministre de l’Economie de l’époque sur les conséquences des emprunts pour l’économie gabonaise. « La grande qualité du ministre Jean-Marie Ogandaga est qu’il n’est jamais inquiet de rien. Seul lui peut comprendre que la dette publique soit subrepticement devenue soutenable en juillet alors qu’en avril (2020, NDLR) le gouvernement, dont il est un membre éminent, plaidait pour son annulation. Vous comprendrez qu’il m’est difficile de partager son optimisme car sur ces questions il est important d’être réaliste« , confiait Mays Mouissi à nos confrères en 2020.

Mais il ne s’était pas arrêté-là puisqu’il disait toute son inquiétude sur le niveau d’endettement du pays qui était à l’époque à moins de 6000 milliards de fcfa. « Il faut s’inquiéter du niveau d’endettement du Gabon parce que le service de la dette qui en découle est si élevé au regard du niveau des ressources propres de l’Etat qu’il bride fortement les capacités publiques d’investissement et de financement des politiques sociales.

Sur ce point, le ministre de l’Economie ne saurait me contredire puisque c’est sous la tutelle de son ministère que le Gabon doit désormais recourir à des emprunts internationaux pour des dépenses d’à peine 5 milliards XAF comme ce fut le cas au mois de juin pour l’achat de gants et de masques« , déclarait l’économiste avant de découvrir les réalités du pouvoir et de la gestion de la chose publique.

LIRE AUSSI: Gabon: après Moody’s et le FMI, Fitch remet à son tour en cause la capacité de remboursement de la dette 

Aujourd’hui, sous la transition et la gestion du ministère de l’Économie et des Participations par Mays Mouissi, Fitch Ratings a remis en cause la capacité de l’Etat gabonais à honorer ses créances à moyen terme. Une remise en cause liée à l’augmentation des dépenses prévues par le gouvernement de transition confirmant la politique budgétaire expansionniste actuelle, de la faible capacité de gestion des pressions de liquidité sera difficile dans un contexte d’importants besoins de financement, y compris le remboursement des euro-obligations de 605 millions de dollars américains soit 2,6% du PIB en 2025, de la détérioration des mesures des finances publiques, de la volonté affichée de recrutement dans le secteur public, de l’ajout de nouvelles exonérations fiscales sans plan concret d’ajustement fiscal. Rien n’y fait. 

A quand la réduction du train de vie de l’Etat ?

Plutôt que de s’atteler à réduire le train de vie d’un État dont les dépenses de fonctionnement sont largement au-dessus de celles d’investissements, les autorités de la transition, dans un élan populiste privilégient la solution la plus simpliste: le recours massif aux emprunts. En obtenant cette ligne de financement, grâce au rehaussement de la capacité d’emprunt du Gabon à travers un mécanisme de financement structuré, la Fintech a donc fait un tour de passe pour le compte du Gabon, qui ne devrait cependant pas améliorer la capacité de remboursement de la dette.

Quand on sait les difficultés du pays à mettre en œuvre une gouvernance structurée notamment en matière de gestion de projets, « Dieu seul sait » quelle direction prendront ses fonds. Mays Mouissi est-il inquiet aujourd’hui de l’endettement du Gabon et du recours systématique aux emprunts ? 

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