C’est un coup de tonnerre dans le monde de la communication. Alors que les Gabonais entrevoyaient le redressement de la Poste Bank avec l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante, la ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, a annoncé le 4 octobre dernier la suspension de 11 hauts responsables de cette administration pour des faits de dysfonctionnements répétés et irrégularités constatés dans la conduite des affaires courantes.
Jean Éric Reynald Ndama, président directeur général (PDG) de la Poste S.A et plusieurs de ses collaborateurs ont sans doute passé les dernières heures de la matinée du vendredi dernier à la tête de cette administration avant de se voir notifié de la part de la ministre de la Communication et des médias, une suspension provisoire. Elle leur reproche entre autres, une opacité dans la gestion et des manquements graves qui, selon elle, peuvent mettre «en péril la Poste S.A».
Selon des sources concordantes, la nomination de Jean Éric Raynald Ndama avait pour but de remettre sur pied cette administration. Mais, un an après l’enthousiasme suscité par son arrivée, c’est le contraire qui s’est produit et Laurence Ndong, la ministre de tutelle en butte à la réalité, déchante. La Poste S.A frôle la catastrophe et une situation d’inertie s’est installée. Les «vieux démons» continuent de planer sur cette entreprise. Grèves à répétition, paiement de salaires retardé, climat social peu reluisant et défaillances du service à la personne, sont autant de turpitudes qui ont eu raison de 11 hauts responsables de la Poste S.A, suspendus par la «décision N°00854».
Poste Bank, devenue Poste S.A, un casse-tête du gouvernement ?
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et le gouvernement s’attellent à maintenir les vestiges de l’une des plus vieilles administrations du Gabon en mettant en place des mécanismes de redressement, afin de pallier à la crise. En 2016, alors que la Poste Bank ployait sous les dettes, de l’accumulation des déficits (200 millions de chiffres d’affaires pour plus d’un milliard de dette mensuelle), le gouvernement de l’époque (sous Ali Bongo Ondimba) s’était résolu à renflouer les caisses, mais aucune mesure pérenne n’avait suivi dans les faits, laissant plus de 400 000 épargnants dans le désarroi.
Quelques années après, le constat est toujours le même. Plus rien ne marche à la Poste S.A. Le redécollage tant souhaité par Laurence Ndong n’arrive pas. La situation s’enlise et les épargnants attendent toujours que les mesures prises par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, prennent effet.
Pour rappel, la ministre de la Communication avait reçu le 3 juillet dernier les représentants du collectif des épargnants venus s’enquérir de la situation de leur créance. D’après ses explications l’État a prévu une enveloppe budgétaire de 30 milliards de fcfa pour le remboursement de leurs épargnes. Toujours selon les propos du porte-parole du gouvernement de Transition, ces opérations se feront sur trois ans soit 10 milliards par an.