Le recours à un Eurobond de 370 milliards de fcfa pour financer des projets d’infrastructures en 2025 représente un pari risqué pour le Gabon. Ce montant constitue une part importante des 902 milliards fcfa de nouveaux emprunts prévus pour l’année. « Un Eurobond de l’ordre de 370 milliards de fcfa est prévu dans le cadre des émissions de titres publics sur le marché financier international. » Bien que cette émission puisse apporter une liquidité rapide, elle expose le Gabon à un coût élevé en termes de taux d’intérêt et de remboursement.
Un fardeau pour le budget national
Le principal défi réside dans le taux d’intérêt relativement élevé de cette dette, fixé à 8,2% pour les emprunts précédents sur le marché international. Le document précise : « Marché Financier International : 15 ans de maturité, 4,5 ans de différé et 8,2% de taux d’intérêt. » Ce taux dépasse de loin celui des emprunts bilatéraux ou multilatéraux, et constitue un fardeau supplémentaire pour le budget national, notamment en cas de faible croissance économique.
Néanmoins, l’Eurobond offre une certaine flexibilité, notamment en permettant de diversifier les sources de financement et de donner au Gabon accès à des marchés financiers plus larges. Il représente une opportunité pour stimuler les projets de développement à court terme. Si l’émission est bien ciblée sur des projets à fort potentiel de retour sur investissement, le Gabon pourrait récupérer plus que ce qu’il a emprunté.
Efficacité de l’utilisation des fonds
Le risque réside dans l’efficacité de l’utilisation des fonds. L’État gabonais devra veiller à ce que l’ensemble des projets financés par cet Eurobond soient non seulement achevés à temps, mais qu’ils génèrent des revenus à même de soutenir le service de la dette. Sinon, le pays pourrait se retrouver pris au piège d’un endettement insoutenable.
Pour finir, le recours à l’Eurobond doit être une exception plutôt qu’une règle. Le Gabon devra développer des stratégies de financement plus équilibrées, combinant dettes locales et multilatérales pour minimiser les risques financiers à long terme. D’autant que le gouvernement veut faire passer le taux d’endettement sous les 40% à l’horizon 2027.