Le Conseil des ministres du 12 août 2025 a validé la création d’un Laboratoire national du BTP, destiné à renforcer la qualité des infrastructures et à garantir la conformité des matériaux utilisés sur les chantiers publics. Cette initiative s’inscrit dans la vision de souveraineté économique et de modernisation du secteur de la construction, avec pour objectif de sécuriser les investissements et de réduire les risques liés à l’emploi de matériaux non conformes. Le laboratoire permettra de certifier les produits, d’assurer des tests de résistance et de durabilité, et de mettre en place un contrôle qualité systématique sur les chantiers publics et privés.
L’un des enjeux principaux de cette structure réside dans la valorisation du “Made in Gabon”. En certifiant les matériaux produits localement et en garantissant leur qualité, le laboratoire peut créer un label national reconnu, favorisant l’emploi local et la création de valeur ajoutée sur le territoire. Cette démarche pourrait aussi stimuler la compétitivité des entreprises gabonaises face aux importations, en instaurant des standards techniques rigoureux et uniformes, et en réduisant la dépendance aux matériaux étrangers.
Au-delà de la qualité des infrastructures, le Laboratoire national du BTP a une vocation pédagogique et réglementaire. Il pourra former les acteurs du secteur, élaborer des normes techniques nationales et assurer le suivi des pratiques industrielles dans le BTP. Cela devrait contribuer à professionnaliser davantage le secteur, tout en permettant aux autorités de disposer d’informations fiables pour orienter les décisions politiques, les investissements et les projets de développement urbain et rural.
Cependant, la réussite de cette initiative dépendra de l’indépendance et de l’efficacité du laboratoire. Il faudra éviter que cette structure ne se limite à un simple contrôle administratif et devienne un goulot d’étranglement bureaucratique. Le financement, l’organisation et la transparence de ses activités seront cruciaux pour garantir que ses certifications soient respectées et reconnues par tous les acteurs du secteur, y compris les entreprises internationales opérant au Gabon.
Ce Laboratoire pourrait jouer un rôle stratégique dans le développement durable des infrastructures gabonaises. En favorisant l’usage de matériaux locaux certifiés, en réduisant les risques de malfaçons et en optimisant les coûts de construction, il contribuera à renforcer la crédibilité des projets publics et privés. À terme, cette initiative pourrait devenir un véritable levier de souveraineté économique et d’excellence nationale, tout en consolidant la confiance des citoyens et des investisseurs dans la qualité des infrastructures du Gabon. Encore faudrait-il qu’elle soit menée à bien.