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ITIE Gabon : la RSE dans les industries extractives, un levier sous-exploité

le coup de coeur

Le Gabon, du fait de sa richesse naturelle, doit concilier exploitation minière et pétrolière avec des impératifs sociaux et environnementaux. Dans ce cadre, les normes de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), bien que présentes, peinent à s’imposer dans les industries extractives du pays. Selon les rapports de cadrage ITIE, les dépenses sociales et environnementales volontaires déclarées par les entreprises extractives en 2022 ont ainsi atteint 88,4 milliards de fcfa, un chiffre significatif mais encore loin, très loin de refléter le potentiel de ces secteurs pour le développement durable.

Des contributions peu coordonnées

Des entreprises comme la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) et Assala Energy, qui dominent respectivement les secteurs minier et pétrolier, investissent dans de nombreuses initiatives de RSE. Ces actions incluent le financement d’infrastructures de base, comme les écoles et les centres de santé, ainsi que des projets environnementaux pour minimiser les impacts négatifs de leurs activités. Cependant, ces contributions sont peu coordonnées. La cause en est l’absence d’un cadre légal robuste pour harmoniser et renforcer les pratiques de RSE.

LIRE AUSSI : ITIE Gabon : contributions sociales et environnementales, un défi entier pour les industries extractives 

Dans le même ordre d’idée, le rapport ITIE met également en lumière un enjeu majeur : la gestion du Fonds de développement des communautés locales (FDCL). Ce fonds, destiné à redistribuer une partie des revenus extractifs aux communautés locales, n’a reçu que 6 milliards de fcfa en 2021, un montant jugé insuffisant par rapport aux besoins des collectivités affectées par les activités extractives. L’absence de transparence dans la gestion de ces fonds aggrave les inégalités et limite les bénéfices locaux.

Zambie et Ghana, deux exemples à suivre 

À titre comparatif, des pays comme la Zambie et le Ghana ont intégré la RSE dans leur cadre réglementaire. En Zambie, les entreprises minières sont tenues de consacrer une part fixe de leurs revenus à des projets sociaux, renforçant ainsi leur impact positif. De son côté, le Ghana a mis en place des mécanismes de suivi et de transparence qui assurent une meilleure redistribution des richesses, contribuant à un développement plus inclusif.

Pour maximiser les bénéfices de la RSE, le Gabon devra donc renforcer les exigences légales en matière d’investissements sociaux et environnementaux, tout en instaurant des mécanismes de contrôle indépendants. La création d’un registre public des contributions RSE, conformément aux exigences ITIE, pourrait garantir une meilleure traçabilité et responsabiliser davantage les entreprises. Pour l’heure, les entreprises qui profitent des industries extractives, se contentent de mettre en œuvre des projets minimes, qui trop souvent font l’objet de récupération politique. 

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