Dans un contexte de refondation politique post-transition, la société civile gabonaise entend désormais passer de l’ombre à la lumière. Le 8 juin dernier, le Pool national des stratégies politiques des associations (PNSPA) a officiellement lancé ses activités politiques à Libreville, marquant un tournant dans l’engagement des associations. Objectif affiché : occuper une place de choix dans les prochaines élections législatives et locales prévues entre septembre et octobre 2025.

Le PNSPA se positionne comme un regroupement de structures citoyennes jusque-là tenues à l’écart du pouvoir décisionnel. Sous la houlette de Richard Ndong Asseko, ce collectif veut transformer l’influence sociale en force politique. Pour ses membres, il ne suffit plus de dénoncer ou de sensibiliser ; « l’heure est venue d’agir au cœur des institutions ». En s’organisant à l’échelle nationale, les membres du PNSPA ambitionnent d’investir les conseils municipaux, départementaux et même l’Assemblée nationale avec des candidatures issues de la base associative.

Ce positionnement s’inscrit dans le climat de renouveau impulsé par le président Brice Clotaire Oligui Nguéma, qui a ouvert la voie à une participation politique plus large. La société civile, longtemps instrumentalisée ou marginalisée, semble aujourd’hui décidée à assumer un rôle actif dans la définition des politiques publiques. À travers le PNSPA, elle veut rompre avec la logique du « faire-valoir citoyen » pour devenir une alternative crédible face aux partis traditionnels.

Mais la route reste semée d’embûches : maintenir la cohésion entre associations aux intérêts variés, structurer une offre politique claire, et éviter de reproduire les dérives qu’elles dénoncent depuis des années. À quelques mois du scrutin, la société civile joue donc une carte audacieuse, entre espoir de transformation et risque de récupération.