Le parti politique Ensemble pour le Gabon (EPG) a officiellement saisi la Cour constitutionnelle ce 6 août 2025 pour contester le décret présidentiel n°0296/PR/MISD du 11 juillet 2025. Au cœur de la requête : l’article 2 dudit décret, qui fixe la date limite de dépôt des candidatures au 7 août 2025, alors même que la révision des listes électorales court du 14 juillet au 12 août. Selon EPG, « ce chevauchement crée une insécurité juridique manifeste : les candidatures seraient closes alors que la liste électorale reste en cours de modification ».
Le fondement de la requête repose sur le principe constitutionnel du droit à l’éligibilité, qui suppose que tout citoyen remplissant les conditions prévues par la loi électorale doit pouvoir présenter sa candidature dans des conditions équitables et prévisibles. Or, en fixant la date butoir des candidatures avant la fin de la révision des listes électorales, le décret empêche les primo-électeurs ou les électeurs déplacés de remplir cette exigence pourtant incontournable : figurer sur une liste électorale actualisée.
Le texte introduit ainsi, selon EPG, une rupture d’égalité devant le droit électoral. « Cette situation compromet le droit d’éligibilité de nombreux citoyens, notamment les primo-électeurs et les électeurs récemment inscrits ou déplacés, alors même que la qualité d’électeur demeure une condition impérative à toute candidature », précise le communiqué.
Plus encore, la formation politique appelle directement la haute juridiction à trancher en faveur de la constitution. « EPG demande à la Cour de déclarer cet article inconstitutionnel et d’inviter le Gouvernement à revoir les délais afin de garantir un processus électoral conforme au droit » peut-on lire dans le communiqué. Il ne s’agit donc pas d’un simple désaccord politique, mais d’un recours stratégique visant à rétablir un équilibre entre les règles du jeu électoral et les droits fondamentaux des citoyens.
Ce recours s’inscrit dans un contexte électoral particulièrement tendu, où la transition politique en cours cherche à concilier rapidité d’exécution et légitimité démocratique. En pointant une irrégularité formelle, EPG tente ainsi de réintroduire des exigences de transparence et de justice dans une séquence jugée précipitée par plusieurs observateurs. Le parti d’Alain-Claude Bilie-By-Nze se positionne donc comme un défenseur des principes de droit électoral dans un climat où le politique semble vouloir primer sur les garanties procédurales.