Le 5 mai dernier, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a constitué un nouveau gouvernement au Gabon, dont la première réunion a eu lieu le 8 mai 2025. Parmi les personnalités nommées, Henri-Claude Oyima, désormais ministre de l’Économie, des Finances et de la Dette, est particulièrement scruté. Cependant, sa double casquette en tant que dirigeant de la banque BGFI soulève des questions graves sur la constitutionnalité de cette nomination.
Un conflit d’intérêts pointé du doigt
La polémique a éclaté lorsque des responsables politiques ont critiqué le fait qu’Oyima n’ait pas démissionné de son poste à la tête de la BGFI, comme l’exige la législation gabonaise. Michel Ongoundou Loundah, un député de la transition, a affirmé que cette situation contrevient à l’article 71 de la Constitution et aux règlements de la Cemac, qui prohibent la cumulation de ces fonctions, rapportent nos confrères de RFI. Il exige donc une clarification rapide sur cette situation inacceptable.
Des appels à la responsabilité
Le député Ongoundou Loundah n’a pas hésité à appeler à une responsabilité accrue concernant les choix politiques. « Avant la nomination d’un ministre, il est crucial de s’assurer qu’il puisse exercer sa charge sans conflits d’intérêts« , a-t-il déclaré. Il a en outre recommandé qu’Oyima se retire aussi de ses autres responsabilités, notamment à la tête de la Fédération des entreprises gabonaises et de la BVMAC. Pour lui, la situation actuelle témoigne d’une précipitation dans la prise de décisions politiques, particulièrement dans un pays en pleine reconstruction.
Le silence du gouvernement et de la BGFI
Pour l’instant, le gouvernement gabonais et la BGFI n’ont pas réagi à ces accusations. Cette inaction pourrait alimenter davantage les tensions au sein du paysage politique gabonais et remettre en question la confiance du public envers cette nouvelle administration. Les conséquences d’une telle nomination pourraient, à terme, influencer non seulement la perception de la gouvernance au Gabon, mais aussi attirer l’attention sur la nécessité d’une réforme des pratiques administratives.
L’avenir politique d’Henri-Claude Oyima en suspens La situation actuelle pose des questions cruciales sur la transparence et l’éthique au sein du gouvernement gabonais. Alors qu’Henri-Claude Oyima démarre son mandat ministériel, l’ombre du doute plane sur sa légitimité. Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer s’il sera en mesure de naviguer entre ses nouvelles obligations gouvernementales et ses anciennes responsabilités à la tête de la BGFI, tout en respectant les règles établies pour la gouvernance du pays.