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Panoro Energy : 20 milliards de bénéfice, mais des employés gabonais sous payés? 

le coup de coeur

Alors que Panoro Energy vient d’annoncer un bénéfice net de 19,9 milliards de fcfa, soit une croissance spectaculaire en seulement trois mois, les travailleurs de BW Energy et BW Offshore se mobilisent pour réclamer leur part des richesses générées. Le contraste entre la rentabilité record de l’entreprise et les revendications salariales insatisfaites met en lumière les tensions sociales dans le secteur pétrolier gabonais, où les employés dénoncent une redistribution inéquitable des profits.

La montée en puissance de Panoro Energy au Gabon repose sur une stratégie d’expansion agressive dans le permis Dussafu Marin, opéré par BW Energy (73,5%) avec Panoro (17,5%) et Gabon Oil Company (9%). Grâce aux nouvelles découvertes sur le prospect Bourdon et dans le champ Hibiscus South, la société a considérablement accru ses réserves exploitables, garantissant ainsi des perspectives de production stables et lucratives. Pourtant, malgré ces avancées, les travailleurs restent les grands oubliés du succès.

Les salariés des sites MaBoMo et Adolo, ainsi que ceux des bureaux de Port-Gentil et Libreville, dénoncent des conditions de travail précaires et un manque de revalorisation salariale, malgré la hausse exponentielle des profits. « Comment justifier que notre travail ait permis de générer 20 milliards de bénéfices, et que nous, sur le terrain, nous devions nous battre pour obtenir des conditions de travail dignes ? » s’interrogent plusieurs employés. Cette injustice perçue alimente une colère sociale grandissante, qui s’est traduite par le déclenchement de la grève sur les installations de BW Energy et BW Offshore.

Le secteur pétrolier gabonais est d’autant plus sous tension que cette grève intervient après l’ultimatum de l’ONEP aux opérateurs pétroliers, menaçant d’une paralysie totale du secteur si les revendications ne sont pas satisfaites d’ici le 21 mars 2025. Dans ce contexte explosif, la position de Panoro Energy devient de plus en plus intenable : une entreprise qui affiche des résultats financiers historiques, mais qui refuse d’accorder une part de cette réussite à ses employés, s’expose à un risque de blocage prolongé.

Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, le gouvernement ne pourra pas ignorer cette situation bien longtemps. Un arbitrage comme dans le secteur minier sera nécessaire pour éviter un effet domino sur l’ensemble du secteur pétrolier. Si Panoro Energy persiste dans sa stratégie de rétention des profits, la contestation pourrait s’amplifier et mettre en péril la stabilité du secteur, mais aussi l’attractivité du Gabon pour les investisseurs étrangers. Plus qu’un simple conflit salarial, cette grève illustre un enjeu plus large : celui de la juste répartition des richesses issues des ressources naturelles du pays.

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