Au cœur des enjeux économiques actuels du Gabon se trouve une crise énergétique qui impacte sévèrement plusieurs secteurs clés, dont celui de la production de farine, un aliment de base essentiel. Le 23 septembre dernier, Parfaite Amouyeme Ollame, ministre du Commerce, des PME-PMI et des Activités génératrices de revenus, a rencontré le directeur général de la Société meunière et avicole du Gabon (SMAG) en réponse aux plaintes des boulangers luttant pour maintenir leur niveau de production de pain.
La SMAG, qui assure environ 70% de la production de farine au Gabon, fait face à des délestages récurrents de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), particulièrement dans le Grand Libreville, compliquant ainsi sa capacité à produire et à livrer la farine en quantités suffisantes. Ces interruptions de courant résultant de la crise énergétique actuelle ont des répercussions en cascade sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire, menaçant de provoquer des pénuries de pain, un produit de première nécessité.
Réponses stratégiques de la SMAG
Lors de l’entrevue avec la ministre Amouyeme Ollame, la SMAG a présenté un plan comportant plusieurs mesures anticipatives pour stabiliser et pérenniser sa production malgré les contraintes énergétiques :
1. Instaurer des rotations de production
Pour garantir une continuité malgré les délestages, la SMAG entend mettre en place un système de rotations efficaces. Cette approche permettra d’adapter les horaires de production aux disponibilités énergétiques tout en maintenant un niveau de production nécessaire à l’approvisionnement du marché.
2. Renforcer l’approvisionnement énergétique
En termes de solutions concrètes, l’installation de deux groupes électrogènes a été décidée. Ces équipements devraient permettre à la SMAG d’atténuer l’impact des coupures d’électricité, assurant ainsi une capacité de production plus stable et fiable.
3. Importations exceptionnelles de farine
Pour pallier toute insuffisance éventuelle et répondre à la demande intérieure en hausse, la SMAG prévoit d’importer de la farine. Ceci est néanmoins une solution temporaire destinée à combler l’écart entre l’offre et la demande locales pendant la crise.
Perspectives et implications économiques
La mise en œuvre de ces solutions démontre l’engagement de la SMAG à maintenir son rôle central dans l’économie gabonaise, en minimisant les effets de la crise énergétique. Toutefois, ces mesures auront des implications économiques significatives. Les importations exceptionnelles, bien que nécessaires, pourraient engendrer des coûts supplémentaires qui pourraient se répercuter sur les prix au consommateur. De plus, la dépendance accrue aux équipements de secours comme les groupes électrogènes pourrait influencer le coût de production à long terme.
En parallèle, cette situation souligne la nécessité pour le Gabon d’investir dans des solutions énergétiques durables afin de prévenir de telles crises à l’avenir. La diversification des sources d’énergie et l’amélioration de l’infrastructure électrique apparaissent comme des stratégies essentielles pour renforcer la résilience économique du pays.
La crise énergétique au Gabon met en lumière les vulnérabilités textiles à son système de production alimentaire, offrant un aperçu des défis complexes auxquels le pays est confronté. Les initiatives de la SMAG, bien que robustes, ne sont que des mesures temporaires dans une lutte plus vaste pour la stabilité économique dans un contexte de crise énergétique. Cela met en exergue l’importance d’une planification énergétique intégrée et adaptable pour assurer un développement économique durable au Gabon.