Les prix du pétrole ont fortement chuté mercredi, impactés par la publication d’une hausse des stocks de brut aux États-Unis et par l’annonce, lundi, du retour progressif des barils de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+). Le Brent, référence internationale, a reculé à 76,45 dollars le baril, tandis que le WTI américain est tombé à 71,82 dollars, illustrant la pression croissante sur le marché.
Selon l’Agence américaine de l’énergie (EIA), les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté de 3,61 millions de barils sur la semaine achevée le 28 février, alors que les analystes anticipaient une hausse bien plus modérée de 192.000 barils. Cette accumulation de stocks reflète une demande plus faible et exerce une pression supplémentaire sur les cours du brut, déjà affectés par une volatilité accrue.
En parallèle, l’OPEP+ a confirmé la mise en œuvre d’un plan visant à réintroduire progressivement des volumes de production sur le marché. À partir d’avril, le groupe ajoutera 138000 barils par jour, combinant une augmentation mensuelle standard de 120000 barils et une dérogation spéciale accordée aux Émirats arabes unis. Si cette stratégie se poursuit sur les 18 prochains mois, les analystes estiment que le Brent pourrait évoluer entre 60 et 70 dollars le baril, avec un risque d’accumulation d’une offre excédentaire.
Le marché reste donc également attentif aux évolutions géopolitiques, notamment la guerre commerciale initiée par Donald Trump et les spéculations autour d’un éventuel allègement des sanctions américaines contre la Russie. Ces éléments pourraient encore accentuer la pression sur les prix, alors que les investisseurs peinent à trouver des signes de stabilisation dans un environnement économique incertain.
Pour le Gabon, dont l’économie repose largement sur les revenus pétroliers, cette baisse prolongée des cours pourrait peser sur les recettes budgétaires et limiter la capacité du gouvernement à financer ses dépenses. Une réduction des revenus issus des hydrocarbures impacterait aussi les investissements dans les infrastructures et les projets sociaux, nécessitant une diversification plus rapide de l’économie pour réduire la dépendance aux fluctuations du marché pétrolier.