Alors que l’ultimatum de l’ONEP approche, l’UPEGA brille par son absence. Dans un courrier adressé au président de la Commission pour le Dialogue Social dans le Secteur des Hydrocarbures, les pétroliers esquivent le dialogue prévu à compter de ce 17 mars et jusqu’au 22. Officiellement, les employeurs évoquent une indisponibilité due à leur participation aux Assises sur l’Economie post-Transition » prévues du 17 au 18 mars, pour reporter les discussions. Officieusement, ce silence ressemble à une stratégie bien rodée : temporiser en espérant que la tension retombe d’elle-même. Mais face à une base syndicale déterminée et un calendrier qui joue contre eux, ce pari pourrait coûter cher aux compagnies pétrolières.
Pourtant le compte à rebours est lancé. Avec l’absence de l’UPEGA présidée par Jacqueline Bignoumba, l’ONEP considère que toutes les tentatives de dialogue ont échoué. Le message est limpide : sans avancées d’ici le 21 mars, la production pétrolière du pays s’arrêtera. Et cette fois, ce ne sont pas quelques installations qui seront concernées, mais l’ensemble du secteur. De BW Energy à Perenco, en passant par TotalEnergies et Maurel & Prom, le risque d’un blocage général se précise.
Cette situation met également le gouvernement dans une impasse. Depuis plusieurs semaines, le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguéma tente d’imposer un cadre plus strict aux compagnies pétrolières, notamment sur la TVA et la remise en état des sites. Mais face à un patronat qui boude les discussions, la capacité de l’État à peser sur le rapport de force est mise en doute. Sans interlocuteur face aux syndicats, quelle marge de manœuvre reste-t-il à l’exécutif ?
D’autant que la commission censée encadrer le dialogue social dans le secteur pétrolier se retrouve sans moyens. Créée pour apaiser les tensions, elle est aujourd’hui incapable d’organiser des discussions efficaces. Un paradoxe qui renforce le sentiment d’abandon des travailleurs et qui risque de transformer la visite d’Oligui Nguéma à Port-Gentil en une confrontation directe avec une base syndicale plus remontée que jamais.
Et l’ONEP l’a bien compris : plus personne ne semble vouloir prendre ses responsabilités. C’est pourquoi le syndicat appelle à un grand rassemblement le 18 mars, à la veille du point de rupture. Face à une UPEGA silencieuse et un gouvernement qui tarde à agir, les travailleurs n’ont plus d’autre choix que de faire entendre leur voix par la seule méthode qui semble encore efficace : la grève. Le président de la transition parviendra-t-il à apaiser les tensions comme avec Comilog ? Wait and see.