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Rapport ITIE Gabon : 3 800 milliards de fcfa de revenus globaux, pour une contribution de 23% dans le PIB en 2021

le coup de coeur

En 2021, suivant la volonté du pays de réintégrer l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), celle-ci publiait un rapport sur le secteur des industries extractives au Gabon. Revenus, part dans la création d’emplois, part dans les exportations du pays, dans le rendement de l’économie. Le cabinet Moore Insight, préposé à la tâche, présentait les principales variables pétrolières et minières, mettant en avant les difficultés du Gabon à redistribuer les richesses tirées de son sous-sol. Pourtant, les 73 millions de barils de pétrole et les 10 millions de tonnes de manganèse produites sur la période sous-revue, ont généré près de 3800 milliards de fcfa, pour une contribution de l’ordre de 23% dans le PIB. 

Le secteur extractif est le pilier de l’économie gabonaise. Celui qui génère le plus de revenus pour l’État, principalement grâce aux minerais comme le manganèse et le pétrole. Ces revenus, en plus d’être cruciaux pour l’économie du pays, sont essentiels à son développement. Cependant, leur gestion et leur transparence demeurent des défis pour nos gouvernants. Dans son rapport publié en 2021, l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE), mécanisme volontaire qui vise à renforcer la bonne gouvernance des revenus publics issus de leurs extractions, présentait un certain nombre de tares dans ce domaine. 

Absence de transparence et de reporting

Le secteur extractif au Gabon, c’est une contribution à hauteur de 23% dans le PIB, 93,5% dans les exportations du pays, 46,3% de contribution dans les revenus de l’Etat, mais seulement 3,8% dans la création d’emplois. Le contraste entre revenus créés et emplois fournis est saisissant. Témoignant de la faiblesse des revenus redistribués aux populations. 

LIRE AUSSI : Rapport ITIE Gabon 2021 : 13 273 milliards de fcfa perdus à cause de flux illicites de capitaux entre 2010 et 2020

A titre de comparaison, en Norvège, les emplois dans l’industrie extractive qui représentent 1% du volume total, produisent jusqu’à 15% du PIB de ce pays vanté pour sa gestion rigoureuse et orthodoxe de ses richesses pétro-gazières. Un ouvrier sur une plate-forme offshore en Norvège, produit ainsi autant de richesse que 30 employés du service public. 

En 2021, l’Etat gabonais a perdu plus de 65 milliards de fcfa en flux financiers illicites. © DR

Cette comparaison rapportée au Gabon, refléterait plutôt l’inverse, tant les employés des services publics notamment ceux de la Direction générale des Hydrocarbures (DGH), de Gabon Oil Company (GOC), de la DGI, celle des Douanes et des Droits Indirects (DGDDI) ou encore celle des Mines et de la Géologie (DGMG), qui ont récolté les 812 milliards de fcfa de revenus provenant du secteur extractif en 2021, mènent un train de vie dispendieux sans réelle contrepartie en termes d’efficacité puisqu’entre 2010 et 2021, l’Etat gabonais a perdu plus de 65 milliards de fcfa en flux financiers illicites. Congestionnant les richesses issues des industries extractives plutôt que de les libéraliser afin qu’elles profitent à tous, ces agents de l’Etat sont devenus, encore plus sous Ali Bongo qui a bénéficié d’un prix du baril à plus de 120 dollars US, de véritables émirs pétroliers.

De la nécessité de faire un bilan économique

A l’heure de la restauration des institutions. Du rachat d’Assala par un circuit plus que douteux, alors même qu’aujourd’hui, l’on ignore le niveau réel de participation de l’Etat dans les entreprises pétrolières et minières, que les conditions précises de leur participation au capital, et notamment leur niveau de responsabilité eu égard à la couverture des dépenses à différents stades du cycle du projet sont méconnues. Difficile d’envisager une redistribution dans ce flou artistique entretenu par les nouvelles autorités, bien déterminées à ne pas faire la lumière sur les revenus issus des industries extractives. Le Gabon ou du moins ces autorités, qui disent vouloir mettre en œuvre des mesures pour améliorer la transparence financière dans le secteur extractif, semblent plutôt œuvrer à maintenir cette opacité. 

Le Gabon qui dit vouloir mettre en œuvre des mesures pour améliorer la transparence financière dans le secteur extractif, semble plutôt œuvrer à maintenir cette opacité. © DR

L’Etat gabonais qui vient par exemple d’accorder à Total Énergies, 25 ans de plus dans notre bassin sédimentaire, soit jusqu’en 2042 dans des conditions coloniales avec une redevance superficiaire à 3500 fcfa le km2 en exploration et à un peu moins de 240 000 fcfa le km2 en exploitation, alors que la lumière n’est pas encore faite sur les fameux 18% que détiendrait la famille Bongo, semble plutôt privilégier un changement dans la continuité. 

Par ailleurs, l’absence de contrôle juridique des coûts, de matrice des risques par rapport aux différents coûts et paiements dus, d’inventaires des coûts pétroliers issus des transactions entre société du même groupe, d’examen analytique des coûts pétroliers par puis/projet, par nature et par type de dépenses au sein de la DGH, témoigne du caractère aléatoire de son organisation. Un bilan est donc plus nécessaire!

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