Les revenus générés par le secteur extractif du Gabon ont en 2021, présenté un montant total de 812,764 milliards de fcfa dont plus de 735 milliards de fcfa pour les hydrocarbures et 77,7 milliards de fcfa pour le secteur minier. Réparti notamment entre la direction générale des hydrocarbures (DGH), Gabon Oil Company (GOC), la direction générale des impôts (DGI), celle des douanes et des droits Indirects (DGDDI) et des Mines et de la Géologie (DGMG). Au cœur du dispositif de collecte, ces administrations publiques le sont également en ce qui concerne les flux illicites. Pourtant, ces flux ont représenté plus de 13273 milliards de fcfa entre 2010 et 2020, révèle le rapport 2021 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) 2021. Une somme colossale pour l’économie gabonaise.
Dans leur récente analyse au titre de l’article IV, les administrateurs du Fonds monétaire international (FMI), ont souligné l’urgence d’un assainissement budgétaire décisif pour garantir la durabilité, tout en préservant la capacité de répondre aux vastes besoins sociaux et de développement. Pour ce faire, ils ont encouragé l’amélioration de l’efficacité des dépenses et l’augmentation de l’espace budgétaire grâce aux recettes en misant sur des mesures capables de garantir une situation budgétaire viable à moyen terme. Et ça urge. L’encours de la dette publique devrait atteindre 8000 milliards de fcfa d’ici la fin de cette année du fait des nombreux emprunts que devrait contracter l’Etat.
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Plus de 13 000 Mrds de fcfa de flux sortants de capitaux
Pourtant, dans le même temps, les flux illicites de capitaux continuent d’augmenter, concernant notamment les secteurs pétrolier, minier et forestier, les plus importants de notre économie. En effet, dans le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) 2021, il ressort que les flux sortants de capitaux au Gabon, ont représenté plus de 13273 milliards de fcfa entre 2010 et 2020, en lien avec la porosité des administrations en charge de la collecte que sont la direction générale des hydrocarbures (DGH), Gabon Oil Company, la direction générale des impôts (DGI), celle des douanes et des droits Indirects (DGDDI) et des Mines et de la Géologie (DGMG).
Comptes non certifiés par un auditeur externe
A titre d’exemple, en 2021 comme le souligne le rapport, « Perenco Oil and Gas Gabon a déclaré une partie de la quote part de l’Etat dans la production de gaz, sans que celle-ci ne soit confirmée par une quelconque entité gouvernementale ». Dans le même temps, au moins cinq sociétés pétrolières dont Gabon Oil Company (GOC), censée montrer l’exemple, n’ont pas certifiées leurs comptes par un auditeur externe. Deux d’entre elles dont Assala Gabon et Addax, dans lesquels l’Etat gabonais est partie prenante, n’ont même pas pris la peine de faire signer leurs états financiers par le management. On parle pourtant d’une somme de plus de 246 milliards de fcfa de contribution dans le total des revenus en numéraire réconcilié du secteur extractif.
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Dans le même temps, sur les sept (7) entités gouvernementales en charge de la collecte des revenus des industries extractives, aucune n’a vu ses comptes certifiés par la Cour des Comptes. Six d’entre elles ont soumis des formulaires de déclaration non certifiés par un auditeur. Pourtant, elles ont vu passer dans leurs livres de comptes, plus de 495,3 milliards de fcfa pour la seule année 2021, ce qui représente 99,32% du total des revenus en numéraire inclus dans le périmètre de conciliation du cabinet Moore Insight, en charge de la rédaction du rapport ITIE. On comprend donc un peu mieux, comment 13 273 milliards de fcfa de capitaux ont pu sortir du pays entre 2010 et 2020.