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Redevance routière : des milliards collectés, des routes toujours impraticables

le coup de coeur

Le réseau routier est un élément essentiel du développement économique et social d’un pays. Pourtant, au Gabon, la question de l’entretien des routes reste un sujet récurrent de mécontentement. En théorie, la Redevance d’Usure de la Route (RUR), intégrée au prix du carburant, a pour vocation de financer l’amélioration et l’entretien des infrastructures routières. Mais en 2025, l’État prévoit de collecter 37,1 milliards de fcfa, soit une baisse drastique de 30% par rapport aux 53 milliards perçus en 2024. Ce recul interroge sur la capacité réelle de l’État à garantir un réseau routier de qualité.

Cette diminution des recettes pose plusieurs questions. Est-ce le signe d’une réduction de la consommation de carburant, donc d’une baisse de la circulation ? Ou bien d’une réaffectation des fonds vers d’autres priorités budgétaires ? Alors que certaines grandes artères du Grand Libreville bénéficient d’aménagements, comme les travaux réalisés à Acaé, les routes secondaires restent largement dégradées, compromettant les déplacements des habitants et augmentant les coûts de transport.

En 2023, une étude interne du ministère des Travaux publics indiquait que seulement 20% du réseau routier était en bon état, un chiffre alarmant pour un pays où les déplacements terrestres sont souvent la seule alternative viable au transport aérien. Pire encore, certaines routes stratégiques reliant Libreville à l’intérieur du pays sont régulièrement impraticables en saison des pluies, ralentissant l’activité économique et isolant certaines régions.

Plus de 300 milliards collectés en une décennie, pour quels résultats ?

Depuis plus de 10 ans, la RUR constitue une source de financement stable pour l’entretien du réseau routier. Chaque année, au moins 25 milliards de fcfa sont collectés, ce qui signifie que l’État a perçu plus de 300 milliards de fcfa sur la dernière décennie. Pourtant, malgré ces ressources conséquentes, les infrastructures routières peinent toujours à se moderniser. Ce constat amène une question fondamentale : où va réellement l’argent de la RUR ? Si cette taxe est bien collectée auprès des automobilistes, elle ne semble pas être entièrement investie dans la réhabilitation des routes. Certains soupçonnent une redirection des fonds vers d’autres postes budgétaires, au détriment des infrastructures routières.

Si l’État veut rétablir la confiance des citoyens et des entreprises, il devra fournir plus de transparence sur l’utilisation des recettes de la RUR. Une affectation plus rigoureuse des fonds et une planification à long terme des investissements routiers sont nécessaires pour éviter que cette taxe ne devienne une simple contribution budgétaire sans impact réel sur la qualité du réseau.

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