L’ouverture de la campagne du référendum le 6 novembre dernier a été l’occasion pour plusieurs organisations sociales et politiques de se mobiliser sur le terrain pour expliquer aux Gabonais les tenants et les aboutissants du référendum qui aura lieu dans moins de 8 jours. La plateforme “Référendum, je vote non” et la formation politique de l’Union du peuple Gabonais (UPG) de feu Pierre Mamboundou se sont alliés pour la circonstance. Selon eux, plusieurs raisons expliquent le rejet des textes constitutionnels.
L’absence de séparation des pouvoirs au cœur du rejet
Cette plateforme estime, selon l’un de ses leaders, Marc Ulrich Malekou-Ma-Malekou, que les raisons qui expliquent le refus d’adopter cette nouvelle constitution est le fait de la concentration abusive des pouvoirs législatif et judiciaire aux seules mains de l’exécutif. D’après lui, le pouvoir législatif est «caporalisé» par le futur président de la République. Chose qui ne participe pas à équilibrer la gestion du pouvoir.


En s’opposant de fait aux prérogatives présidentielles contenues dans les nouvelles dispositions constitutionnelles, ils disent faire barrage à l’absolutisme constitutionnel susceptible de faire renaître l’ordre ancien au sommet de l’État. De même que la subordination de la justice à l’autorité suprême de la République, est une entrave à l’exercice du pouvoir. Il explique : «l’absence de séparation du pouvoir est une raison de voter non», précise-t-il.
Le panafricanisme s’invite au cœur du débat constitutionnel
Selon les mêmes leaders du mouvement, une chose apparaît curieuse dans la rédaction de la nouvelle constitution. Pour eux, le projet constitutionnel, ne définit pas une stratégie propice pour sortir des accords de coopération avec la France (ancienne puissance coloniale du Gabon) et remettre en cause l’ordre monétaire établi : «la constitution ne met de point d’orgue à revisiter les accords de coopération avec la France qui est le point central de la prise en otage de notre politique», explique-t-il, défendant sa posture de panafricaniste. Les leaders qui envisageaient cette Transition comme une étape de rupture, appréhendent désormais cette hypothétique mutation du système françafricain au Gabon.

A l’issue de cette causerie politique entre dirigeants des mouvements hostiles à la nouvelle constitution et une partie des populations de Port-Gentil, il en ressort que de plus en plus des voix récriminent ce projet de constitution.