Des rejets de la nouvelle constitution se multiplient depuis ces derniers jours dans le monde associatif comme dans l’escarcelle politique. Ainsi, les partis politiques multiplient à tour de rôle les prises de paroles pour s’opposer au projet constitutionnel soumis au référendum le 16 novembre prochain. Parmi ces partis se trouvent le Mouvement de Redressement national (Morena) de Luc Bengone Nsi qui à son tour, exhorte les populations gabonaises à voter contre les textes constitutionnels qui leur seront présentés.
« Des réelles intentions du CTRI »
Quelles sont les intentions du Comité pour la Transition et la Restauration des institutions (CTRI) ? C’est sur cette interrogation suspicieuse que Luc Bengone Nsi s’appuie pour formaliser son refus d’adhérer à cette constitution qui selon lui cache des velléités malsaines des militaires au pouvoir. Pour plusieurs leaders comme lui, certaines dispositions de la loi fondamentale cristallisent les débats et enfreignent les normes démocratiques. Il évoque d’ailleurs sans équivoque, un «recul démocratique» lorsqu’il s’agit de mettre en évidence les conclusions de son analyse sur les textes constitutionnels pris dans leur ensemble. De même que le Morena estime que les objectifs de cette transition n’ont pas été atteint. Que ça soit en matière de restauration des institutions que dans la répartition des prérogatives liées à la délégation du pouvoir. Les réformes tant voulues par le CTRI, ont échoué, selon Luc Bengone Nsi.
La régression du pouvoir législatif et judiciaire dans la nouvelle constitution
Jusque-là, toutes les oppositions au nouveau projet constitutionnel évoquent comme raison principale la confiscation des pouvoirs législatif et judiciaire. Pour Luc Bengone Nsi, ces textes effritent de manière significative les quelques progrès effectués dans la consolidation des acquis démocratiques obtenus depuis les années 1990. Pour lui et son parti le Morena présents à l’aube de cette démocratisation, le seul choix qui paraît évident à faire est celui du «Non». Cette logique répondant à «la défense des intérêts gabonais» qu’il place incontestablement au-dessus de la mêlée. En démocratie, le rôle du législatif est de contrôler l’action du gouvernement, chose que la nouvelle constitution tend à bannir en conférant au seul futur président de la République, la prérogative de mettre fin à une Assemblée nationale? Même si c’est une seule fois, opposée au choix du président de la République. Pour Luc Bengone Nsi, cette incartade du pouvoir en place ne peut être acceptée d’où son vote du «Non» lors du vote référendaire du 16 novembre prochain.