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Scandale à la Poste S.A : suspension des cadres, justice ou règlement de comptes ?

le coup de coeur

La récente suspension de Jean Eric Raynard Ndama, PDG de la Poste S.A, et de dix hauts cadres de l’entreprise pour « gestion opaque » a fait l’effet d’une bombe au sein du Syndicat national des postiers (Synaposte). Derrière cette décision spectaculaire, beaucoup soupçonnent un règlement de comptes. Les méthodologies adoptées, perçues comme partiales, jettent une ombre sur la transparence et l’impartialité du processus.

Un syndrome de ciblage sélectif ?

Le Synaposte a rapidement exprimé ses doutes concernant l’approche utilisée par la ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong. Selon le syndicat, il aurait été plus juste de suspendre l’intégralité de l’équipe managériale pour mener une enquête équitable. En ciblant uniquement certains individus, la logique de l’enquête est remise en question : « Il aurait été souhaitable que la ministre et ses équipes fassent un audit de l’entreprise à partir de l’année 2015… Tout le monde aurait dû être suspendu pour nécessité d’enquête », a déclaré David Mamboundou, le secrétaire général du Synaposte, à kos confrères de Direct infos. Cette déclaration met en évidence une méfiance généralisée envers les motivations derrière ces suspensions.

Une ombre de népotisme ?

Des accusations circulent concernant des pratiques de népotisme sous la direction de Ndama. On parle de nominations parentales et de primes injustifiées qui auraient alourdi la masse salariale de l’entreprise déjà en difficulté. Ces actions sont décriées par beaucoup, y compris au sein de son propre entourage. 

LIRE AUSSI : Gabon : suspension à titre conservatoire de 11 hauts responsables de la Poste S.A  

Le Synaposte, tout en reconnaissant certaines qualités du PDG, regrette ses choix en matière d’entourage : « Ce que je peux reprocher au PDG, c’est de s’être entouré de personnes qui n’ont jamais fait l’unanimité en tant que gestionnaires d’entreprise », commente le SG du Synaposte. Ce jugement souligne l’importance cruciale des choix de leadership dans la gouvernance d’entreprise au Gabon.

L’énigme de l’audit limité

Une autre question persistante concerne la portée limitative de l’audit. Pourquoi restreindre l’enquête à la période actuelle sans s’intéresser aux causes profondes remontant aux années précédentes ? Une source proche du dossier, qui s’est confiée à Direct infos, est perplexe face à cette approche restreinte : « Un audit doit prendre en compte l’historique complet de la gestion pour établir un diagnostic juste et permettre des réformes structurelles pertinentes ». Cet avis met en lumière les risques d’une analyse myope qui pourrait négliger les racines de la crise actuelle de la Poste S.A.

Quid de la présomption d’innocence ?

La rapidité de la décision a également été contestée. Suspendre un PDG et plusieurs cadres sans preuve probante semble ignorer le principe fondamental de la présomption d’innocence. « Suspendre immédiatement une équipe entière sans preuves concluantes revient à prononcer un jugement avant même que l’enquête ne soit finalisée. » Ce point soulève des préoccupations quant à l’éthique et à l’équité du processus disciplinaire au sein de l’administration publique.

Dans un contexte complexe de transition où interférences politiques et conflits d’intérêts peuvent jouer, les procédures adoptées devront faire l’objet d’un examen minutieux pour assurer justice et transparence. Pour le moment, la quête de réponses claires se poursuit, chaque élément de ce scandale de la Poste SA devenant un pas de plus vers la lumière ou l’obscurité. Wait and see.

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