Se loger à Libreville relève du parcours du combattant. La démographie en croissance continue rend difficile la disponibilité des biens immobiliers, tandis que le manque de plan d’urbanisation aggrave la situation. Cependant, des perspectives de changement se dessinent à l’horizon. La Société nationale immobilière (SNI) vient de signer une convention de partenariat stratégique avec la Banque de développement Shelter Afrique (BDShaf) dans le but de mettre fin à cette crise du logement qui sévit tant en Afrique qu’au Gabon.
Ce vendredi 24 janvier 2025, à Libreville, marque le lancement officiel de cette convention, à travers une collaboration qui s’inscrit dans la vision du président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, plaçant le logement au cœur de l’épanouissement des Gabonais. Ce partenariat vise à répondre effectivement aux enjeux pressants du secteur immobilier.
Trois axes stratégiques à la loupe
Ce projet ambitieux, amorcé lors de la 43e Assemblée générale de Shelter Afrique à Kigali, repose sur trois axes stratégiques clés. Le premier axe concerne le financement d’un programme immobilier de 1 000 logements à terme, visant à réduire le déficit de logements au Gabon, estimé aujourd’hui à plus de 225 000 unités. Cette initiative pourrait transformer le paysage immobilier en répondant à une demande criante.

Un autre volet de ce partenariat consiste en la structuration et le financement d’un programme de viabilisation de terrains (parcelles). Cette approche innovante facilitera le développement de nouvelles zones résidentielles, préparant des espaces adaptés à la construction de logements, véritable nécessité dans un pays où l’urbanisation progresse sans un cadre adéquat.
Enfin, la mise en place d’un fonds de logement pour les employeurs et les employés, tant du secteur public que privé, vient compléter cette démarche. Selon Thierno-Habib Hann, directeur général de la BDShaf, ce fonds « permettra aux ménages d’avoir accès à des ressources longues adaptées à leurs besoins pour le financement de l’acquisition et de l’auto-construction de ces logements à coût abordables ». Des mécanismes tels que la location-vente et des déductions salariales seront mis en œuvre pour faciliter l’acquisition de logements.
Quant à Hermann Kamonomono, directeur général de la SNI, il a souligné l’importance de cette avancée : « Il s’agit de la concrétisation du processus que nous avons entamé depuis l’année dernière. Nous sommes passés de la signature du mémorandum d’entente à Kigali à la rencontre avec le Président de la République à New-York, et aujourd’hui nous avons signé cette convention qui lance officiellement le partenariat entre nos deux structures. »
Les statistiques officielles rapportent qu’il y a un déficit de plus de 250 000 logements à travers le Gabon, une situation insoutenable à long terme. Ce partenariat représente une dynamique positive impulsée par le Chef de l’État, qui aspire à faire du logement un vecteur de développement social et économique.

La réception du directeur général de Shelter Afrique par le président de la Transition témoigne de cette vision tournée vers un habitat pour tous, où chaque Gabonais pourra espérer accéder à un logement décent. Shelter Afrique, en tant qu’institution panafricaine créée par 44 gouvernements africains, joue ici un rôle clé en mobilisant financements et expertise pour soutenir les initiatives de développement du logement.
Vers une nouvelle ère pour le logement au Gabon ?
L’engagement de la SNI et de Shelter Afrique ouvre la voie à des perspectives réjouissantes pour la crise du logement à Libreville. En faisant face à ce défi de manière structurée et concertée, ce partenariat pourrait marquer un tournant décisif dans la manière dont le Gabon aborde les questions d’urbanisme et de logement.
L’avenir du secteur immobilier gabonais dépend désormais de la capacité des acteurs impliqués à mettre en œuvre ces initiatives avec efficacité et en veillant à ce que les bénéfices du développement profitent à tous les Gabonais.