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dimanche, février 16, 2025

Dette publique : le gouvernement alourdit son ardoise avec un nouvel emprunt de près de 100 milliards fcfa

le coup de coeur

Le gouvernement gabonais vient d’annoncer un projet d’ordonnance autorisant l’État à contracter un emprunt de 98,393 milliards de fcfa auprès de Cargill Financial Services International, Inc., une institution financière internationale. Ce montant colossal, destiné à financer le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), suscite à la fois des espoirs et des inquiétudes. Alors que le Gabon est déjà confronté à une dette publique élevée, cet emprunt vient alourdir un peu plus l’ardoise financière du pays, soulevant des questions sur sa capacité à gérer cette dette tout en répondant aux besoins urgents de développement.

Le PUDC, lancé pour réduire les inégalités sociales et moderniser les infrastructures de base, est un programme ambitieux qui nécessite des financements importants. L’emprunt de 98,393 milliards de fcfa auprès de Cargill Financial Services International, Inc. vise à combler les besoins financiers du programme, notamment pour la construction de routes, d’écoles, de centres de santé et de points d’eau potable. Cependant, ce montant s’ajoute à une dette publique déjà préoccupante, qui représentait plus de 73,4% du PIB en 2024, selon les données du Fonds monétaire international (FMI).

Une dette publique qui inquiète

Avec cet emprunt, la dette publique du Gabon continue de croître, alimentant les inquiétudes des experts économiques et des citoyens. En 2023, la dette extérieure du pays dépassait déjà les 4 000 milliards de fcfa, selon la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Le service de la dette (intérêts et remboursements du principal) absorbe une part significative du budget national, limitant les marges de manœuvre pour d’autres investissements prioritaires, tels que l’éducation, la santé ou la diversification économique.

Le recours à un nouvel emprunt pour financer le PUDC soulève des questions sur la soutenabilité de la dette gabonaise, d’autant plus que 117 milliards de fcfa sont attendus du PNUD pour le même projet. Alors que le pays dépend fortement des revenus pétroliers, la volatilité des cours du pétrole et la baisse de la production ces dernières années fragilisent l’économie. Dans ce contexte, un endettement supplémentaire pourrait aggraver la pression sur les finances publiques, notamment si les retombées économiques du PUDC ne sont pas à la hauteur des attentes.

Un risque de dépendance accrue à l’endettement

Cet emprunt de près de 100 milliards fcfa illustre la dépendance croissante du Gabon à l’endettement pour financer ses projets de développement. Si cette stratégie peut sembler nécessaire à court terme, elle comporte des risques à long terme. Une dette trop élevée pourrait limiter la capacité du pays à investir dans d’autres secteurs clés, tels que la diversification économique, l’éducation ou la santé. De plus, elle pourrait rendre le Gabon plus vulnérable aux chocs économiques externes, tels que les fluctuations des cours du pétrole ou les crises financières internationales.

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