Le cadre idyllique de la tournée républicaine de Brice Clotaire Oligui Nguéma, Président de la transition gabonaise, a été brutalement chamboulé lors de son passage à Moanda, une ville minière clé et capitale du département de la Lébombi-Léyou. Ce 18 juillet au soir, la distribution d’une enveloppe financière aurait dégénéré en violences et séquestrations, révélant des tensions sous-jacentes au sein de la communauté.
L’incident aurait débuté suite à une répartition jugée inéquitable des 30 millions de francs cfa qu’aurait laissés le président se la transition en guise de remerciement pour l’accueil et la mobilisation des populations locales, rapportent nos confrères de Gabonactu. La jeunesse de Moanda, mécontente de cette distribution, aurait réagi avec véhémence, s’attaquant à des édifices publics, notamment la mairie de Moanda, qui a subi des actes de vandalisme considérables.
Au-delà des dommages matériels, des violences physiques ont été signalées. Des responsables de l’organisation du séjour présidentiel ont été séquestrés, ajoutant une dimension humaine et dramatique à cet événement déjà tumultueux.
Racines profondes : une guerre de leadership ethnique ?
Plus qu’un simple mécontentement concernant la répartition de fonds, cet incident met en lumière une fracture ethnique et sociale profonde. Selon un leader politique local ayant requis l’anonymat s’étant confié à Gabonactu, le conflit tirerait ses racines d’une guerre de leadership et d’influence entre les différentes communautés ethnolinguistiques de Moanda.

Les populations autochtones, les Bawandjis, se sentiraient marginalisées depuis des décennies et réclameraient désormais une part plus importante des richesses locales, qu’elles estimeraient accaparées par les populations dites « flottantes » – principalement les Tékés, Nzébis et autres communautés non autochtones. Ce leader politique ne mâche pas ses mots, affirmant que les Bawandjis voudraient récupérer leur dû tant dans les ressources minérales que dans les postes de leadership politico-administratif.
Manipulations et trafics d’influence ?
L’incertitude demeure quant à la véracité des allégations de manipulation et de trafic d’influence. Les tensions ethniques et les revendications historiques complexifient la situation, rendant tout jugement définitif prématuré.
Le Président Brice Clotaire Oligui Nguéma a conclu sa tournée dans le Haut-Ogooué ce samedi avant de retourner à Libreville. La capitale de l’Estuaire prépare déjà avec enthousiasme sa venue du 11 au 14 août, dernier acte de sa tournée républicaine. Les artistes et acteurs culturels de l’Estuaire ont d’ailleurs prévu une concertation ce dimanche au Musée national des arts et traditions de Libreville pour organiser un concert populaire en son honneur.
Les événements survenus à Moanda lors de la tournée républicaine de Oligui Nguéma mettent en exergue des problématiques au-delà d’une simple répartition de fonds. Ils révèlent les fractures et les revendications profondes des populations locales quant à la répartition des richesses et au partage du pouvoir. Une attention constante et des mesures adéquates seront nécessaires pour apaiser ces tensions et éviter que de tels événements ne se reproduisent.