Le Gabon se dirige vers une potentielle révision de son Code minier avec une stratégie claire : attirer de nouveaux investisseurs et renforcer l’efficacité du secteur des mines. Ce projet de réforme s’inscrit dans une dynamique plus large de diversification économique, décidée par les autorités de transition.
Depuis le 11 juin 2019, le Gabon opère sous un Code minier visant à réglementer le secteur. Cependant, dans le cadre d’une réévaluation, les autorités militaires en place considèrent une révision en profondeur pour répondre aux exigences contemporaines des investisseurs et optimiser les retombées économiques.
Un signal fort avait été donné avec la levée de la suspension de six ans de l’exploitation artisanale de l’or en septembre dernier. Cette mesure de suspensions des anciennes autorités destinée à lutter contre l’orpaillage illégal a, selon les nouvelles autorités, eu un effet inverse sur les finances publiques. Aujourd’hui, une révision s’impose pour rendre le secteur plus attractif et rentable.
Une stratégie de développement ambitieuse
Le 15 juillet dernier, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la formulation d’une nouvelle stratégie de politique minière et d’un plan quinquennal de développement. Selon la BAD, cette stratégie vise à utiliser de manière optimale les ressources minérales et à promouvoir le secteur minier comme un pilier crucial de l’économie nationale.
L’administration de Gilles Nembe, ministre actuel des Mines, prévoit un diagnostic participatif pour évaluer l’état actuel du secteur et le Code minier en vigueur, tout en menant une analyse comparative avec des politiques minières d’autres pays africains avancés dans ce domaine.
Ambition du gouvernement de transition
Le gouvernement ambitionne de revoir le partage des revenus miniers afin d’assurer une répartition plus équitable entre l’État et les investisseurs privés. Cela inclut de concert des mesures pour accompagner le développement local. Les objectifs visent à augmenter la contribution du secteur minier au PIB, la faisant passer de près de 4 % actuellement à 8 % en deux ans, et potentiellement à 25 % dans les 15 à 20 prochaines années.
A la croisée des chemins
A l’instar de la révision de 2018 portant sur la loi n°017/2014, cette initiative vise une structure de partenariat accrue entre le gouvernement et les investisseurs privés. La révision du Code minier, en affinant la réglementation et en adoptant des meilleures pratiques internationales, pourrait transformer durablement le paysage économique gabonais.
La probable révision du Code minier gabonais reflète une vision pragmatique et ambitieuse des autorités de transition. En cherchant à maximiser le potentiel minier du pays et à attirer des investissements massifs, le Gabon se positionne pour devenir une destination de choix pour les acteurs miniers internationaux. Si ces réformes sont menées à bien, elles propulseront le pays vers une croissance économique significative et durable.