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Turquie-Gabon : environ un milliard USD sur la table, le deal qui fait saliver tout le patronat gabonais

le coup de coeur

À l’abri des regards, dans les salons feutrés d’Istanbul, un nouvel axe économique est en train de se dessiner entre le Gabon et la Turquie. Derrière les sourires protocolaires et les poignées de main officielles, une question brûle toutes les lèvres : à qui profitera réellement ce partenariat ? Le vendredi 1er août 2025, à l’occasion de sa visite d’État en Turquie, le président Brice Clotaire Oligui Nguéma a assisté à un forum d’affaires bilatéral qui pourrait bien changer la donne pour le secteur privé gabonais… ou du moins, une partie bien ciblée.

Coorganisé par la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon) et le Conseil des Relations Économiques Internationales turc (DEIK), le forum a surtout été marqué par la création d’un Conseil d’affaires bilatéral, coprésidé par le très influent Alain-Claude Kouakoua pour le Gabon. Une structure censée dynamiser les échanges commerciaux, mais qui interroge déjà sur la représentativité réelle du secteur privé national dans ce type d’initiative : les PME gabonaises y auront-elles leur mot à dire, ou faudra-t-il une carte de membre FEG premium pour accéder aux opportunités ?

Parmi les trois grands accords signés, celui qui a fait le plus de bruit concerne la construction d’une centrale thermique à gaz d’un gigawatt – un projet à plusieurs centaines de millions de dollars, qui s’accompagnera de l’édification d’infrastructures de transport énergétique. Une initiative ambitieuse sur le papier, mais qui relance la vieille inquiétude : le Gabon n’est-il en train de s’endetter ou de céder des actifs clés à des acteurs étrangers sans stratégie industrielle claire ? Et surtout, quelles entreprises locales seront associées à l’exécution ? Silence radio pour l’instant.

Le président de la République s’est montré confiant et a salué « l’engagement des partenaires turcs déjà actifs au Gabon », en promettant un cadre « mutuellement avantageux ». Mais derrière les déclarations diplomatiques, de nombreux opérateurs économiques restent sur leur faim. Les discussions privées qui ont suivi avec les grands patrons turcs se sont faites loin des micros. Aucune garantie de transfert de compétences, ni d’inclusion locale n’a encore été annoncée. Et du côté de l’ANPI, pas de feuille de route claire sur les filières prioritaires.

Ce nouveau partenariat pourrait représenter un tournant. Mais il pourrait aussi n’être qu’un club fermé d’affaires entre élites économiques déjà en place. La vraie question reste donc entière. Cet axe Turquie-Gabon est-il une opportunité pour tout le tissu économique gabonais…ou comme souvent, un jackpot réservé à quelques initiés ? La balle est dans le camp du gouvernement, qui devra rapidement poser des garde-fous, rendre publics les termes des accords, et surtout s’assurer que derrière les rubans coupés, c’est bien l’économie nationale toute entière qui en profite.

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